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Palingenesia

Titan 2021 Palingenesia
Avec un titre à coucher dehors, et un emballage pas attirant pour deux sous, mon premier contact avec le nouveau disque de Titan ne commence pas sous les meilleurs auspices. Coté pochette, la première galette des basques était bien plus réussie, et celle de Popeye Le Road bien plus drôle. Quant au titre? C’est la première fois en 40 ans de Metal que je suis obligé d’ouvrir un dictionnaire pour en comprendre la signification. La palingénésie, du grec ancien palingenesia, est un concept de philosophie métaphysique qui… Houlà, je suis en train de vous perdre. Pour faire court, ça se traduit par renaissance. À l’écoute de ces onze titres, on ne peut qu’acquiescer. 35 ans après leur unique et quelque peu décevant album studio, Titan nous gratifie d’un retour convaincant avec une musique empreinte de sonorités modernes qui ne renie pas pour autant ses origines. Palingenesia dites-vous? Un bon cru.
 

Le Berceau Des Dieux

Tentation 2021 Le Berceau Des Dieux
Parler de Metal français aujourd’hui se résume trop souvent à ne citer que Gojira ou Ultra Vomit. Sans critiquer ces deux formations émérites, qui ont pour vertu de tirer la scène française vers le haut, on en oublie des groupes moins médiatisés, car pratiquant une musique ne correspondant pas aux canons du moment. Si, comme moi, vous avez découvert Tentation en achetant Les Hordes Métalliques 665, et que vous avez été peu emballés par leur prestation, revoyez votre jugement!!! La musique proposée ici, en filiation directe avec les eighties, bénéficie d’un son moderne bien plus convaincant, mettant en valeur des compositions de qualité. Petit bémol qui pourrait en rebuter certains, le contraste entre la tessiture du chant et l’agressivité des guitares (comme sur Rites Of Chaos de Demon Eyes). Passé l’effet de surprise, Le Berceau Des Dieux est un excellent album de Heavy/Speed à classer aux côtés d’ADX ou Malédiction.

Solid As A Rock

Shakin' Street 1980 Solid As A Rock
Avec Les Variations, Volcania et Trust, Shakin' Street fait partie des toutes premières formations françaises à jouer du Hard Rock. Emmené par la chanteuse Fabienne Essaïgh (alias Fabienne Shine), le groupe, souffre malheureusement d’instabilité chronique, et verra passer en son sein quelques pointures du Rock hexagonal : Corine Marienneau, Louis Bertignac (Téléphone) et Norbert Krief (Trust). Shakin’ Street, deuxième parution des parisiens, sort sous la houlette d’un producteur/manager de renom, Sandy Pearlman (The Dictators, Blue Öyster Cult, Black Sabbath) et avec la présence d’un invité de marque en la personne de Ross Friedman (plus connu sous le nom de Ross The Boss, ex The Dictators et futur Manowar). Malgré ce casting international, Solid As A Rock (l’autre nom de l’album) ne trouvera pas son audience. Bien que prometteur et faisant partie des meilleures productions françaises du genre, le public jettera son dévolu sur un Trust plus virulent chantant en français.

A Dream Of Wilderness

Aephanemer 2021 A Dream Of Wilderness
Je suis loin d'être un amateur de Metal Symphonique. Je ne suis pas non plus un grand spécialiste de Death Metal. Autant dire que j'aborde cette chronique avec un certain handicap. Je me demande même comment réussir à sortir les 150 mots habituels que je me suis fixé pour rédiger mes articles. Commençons par l'emballage. De l'esthétique de la pochette se dégage une sensation étrange de puissance et de mystère qui détonne avec le côté puérilement gore auquel certaines productions Death nous ont habituées. Vient ensuite le contenu. Dès les premières notes, un constat : le son est énorme, mettant en valeur les compositions et arrangements de grandes qualités de Martin Hamiche. On débranche le cerveau pour se faire happer par l'univers musical et commence alors un parcours initiatique où chacun se laisse bercer par ses propres rêves de nature sauvage. A Dream Of Wilderness et Aephanemer exigent votre attention.

Dèche A La Ch'touille

Nous sommes à peine sortis d’une période compliquée plombée par le Sars-Cov-2, que plane la menace de quelques psychopathes égocentriques aux visées expansionnistes, n’ayant qu’une seule préoccupation : satisfaire leurs intérêts de mégalos narcissiques. Avouez qu’il y a de quoi devenir paranoïaque et dépressif. Dans ce contexte anxiogène, pourquoi ne pas remettre au gout du jour le bon vieil adage baba cool ‘’Faites l’amour, pas la guerre’’ ? Certes, Dèche A La Ch’touille, c’est moins glamour et poétique. C’est du punk français, dont le rock minimaliste fera fuir plus d’un mélomane coincé, et dont les paroles, pour la plupart basées en dessous de la ceinture, ont de quoi frapper d’apoplexie la cour rapprochée des néo-féministes d’Alice Coffin. Tulaviok nous balance 14 titres de son Queue Pon Paillard sans aucune autre prétention que de nous faire passer un bon moment. Mention spéciale à Nina ma poupée, parodie du tube de Michel Polnareff.
 

Burning Heads

Burning Heads 1992 Burning Heads
Après quelques semaines de fatigue intellectuelle et de paresse neuronale, me voici de retour. A quelques jours du tant attendu quinzième Hellfest, j’ai choisi de vous présenter les albums de quelques groupes qui seront à l’affiche. Je commence par une formation Française à la longévité exceptionnelle : Burning Heads. Le quatuor voit le jour à Orléans en 1987, et évolue dans un registre Punk mélodique souvent comparé à Bad Religion. Si ce premier album éponyme n’est pas le plus emblématique de son exhaustive discographie, il n’en demeure pas moins une bonne surprise avec une reprise détonante de Making plans for Nigel d’XTC (formation de New Wave britannique). Cette excellente entrée en matière, doublée d’une solide réputation scénique, leur permettra de décrocher la première partie d’un certain Noir Désir, sur la mémorable tournée Tostaky. Trente-cinq ans après leur naissance, ils joueront sur la Mainstage 01 de Clisson le vendredi 17 juin.

Strike

Attentat Rock 1985 Strike
Après un Gang Des Saigneurs prometteur, Attentat Rock signe avec Strike son troisième et dernier disque. Didier Rochette, guitariste chanteur, s’en est allé, remplacé par Fabrice Fourgeaud à la guitare et Marc Quee derrière le micro, entrainant par la même, un changement de style. Jusque-là, les avignonnais évoluaient aux frontières du Hard Rock et du Heavy Metal avec des paroles en français. Avec l’arrivée d’un chanteur anglophone, la formation ambitionne une carrière internationale. Les guitares sonnent plus modernes, se tournant vers des compositions influencées par les nouvelles vagues anglaise et américaine. Loin de démériter par rapport à l’œuvre précédente, l’ensemble fait preuve de maturité et de professionnalisme mais souffre d'un handicap malencontreux : le manque de hargne du chanteur, trop policé à mon gout. Malgré les efforts déployés, l’album restera un semi échec. Pas de strike ici, juste un spare, ce qui en fin de compte n’est pas si mal.
 

...En Attendant...

Trust 1989 ...En attendant...
Lorsque les membres d’Anthrax décident de reprendre Antisocial sur State Of Euphoria, ils ne pouvaient pas s’imaginer que le succès de leur version puisse être à l’origine d’une reformation de Trust. Enterrant la hache de guerre, les parisiens partageront la même affiche que les new-yorkais lors du Monsters of rock de Bercy (1988), profitant de l’instant pour enregistrer leur premier album en public, Live! Paris By Night. À la surprise générale, ...En Attendant… sort avec la vocation de faire patienter les fans jusqu’à la parution du successeur du décrié Rock ‘N’ Roll. Au menu, deux excellents nouveaux titres, Good time et Allez monnaie blues qui n’auraient pas dépareillés sur Trust ou Répression. Boom boom et Paint it black complètent la galette avec le cultissime punkisant et jouissif Petit papa Noël. Enfin, Surveille ton look (enregistré à Bercy) termine cet encas qui n’aura pas de suite avant 1996, divergences musicales obligent.
 
Good time

Allez monnaie blues

Petit papa Noël

Rock 'N' Roll Secours

Vulcain 1984 Rock 'n' roll secours
Sorti en 1984, Rock ‘N’ Roll Secours fait partie des albums indispensables de ce que le Hard national a pu produire dans cette première moitié de décennie. Plutôt que de marcher sur les traces de Judas Priest ou Iron Maiden, influences majeures de la jeune scène Metal tricolore, Vulcain se démarque en proposant un Hard Rock 'N' Roll façon Lemmy & Co. Ce choix lui vaudra d’ailleurs de se voir coller l’étiquette de Motörhead français. Avec une production au-dessus de la moyenne hexagonale, les parisiens signent avec Rock ‘N’ Roll Secours leur meilleur disque. En 2014, pour commémorer son trentième anniversaire, le trio décide de le réenregistrer. De Rock ‘n’ roll secours à Ebony en passant par Les damnés ou le Fils de Lucifer (sans oublier La digue du cul), l’occasion nous est donnée de (re)découvrir un monument du Hard français dans une version double CD contenant l’original de 1984.

Weird Visions

ADX 1991 Weird Visions
Dans les années 80, ADX était une figure de proue du Heavy Metal à la française. Malgré des critiques peu élogieuses dans Enfer Magazine à la sortie d’Exécution, la formation obtient au fil du temps et des albums, un succès national. Jouissant d’une réputation grandissante en dehors de l’hexagone, les franciliens attirent l’attention d’un des plus gros labels allemands du moment, Noise Records. Avec la promesse d’assurer une bonne exposition médiatique et une meilleure distribution internationale, Weird Visions sera produit chez nos voisins teutons. Seule obligation, chanter en Anglais, afin de toucher une plus large audience. Ce choix déconcerte une partie du public français qui boude un album pourtant bien produit et bien exécuté. Comble de malchance, Noise, au bord du dépôt de bilan, n’assurera pas la promotion de Weird Visions, transformant les rêves de conquête du groupe en échec commercial, et précipitant la mise en veille de ses activités.
 

Riding Another Toxic Wave

Illegal Corpse 2021 Riding Another Toxic Wave
From the famous mighty Nancy Bay Area scene, may I introduce you the ass kicker and brain killer : Illegal Corpse… Ooops !!! Mais qu’est-ce qu’il m’arrive ? Me voilà atteint « d’anglicite » aiguë, alors que la formation est un pur produit du pays des fromages qui puent. Pourtant, en écoutant Riding Another Toxic Wave, rien ne nous invite à pressentir l’origine de ce Thrash/Crossover, bien produit, bien mixé, qui contraste énormément avec ce que les formations hexagonales ont pu proposer quelques décennies en arrière. Chant rageur accompagné de riffs tranchants et rapides, dont certaines rythmiques font indubitablement penser à Slayer, les nancéiens nous délivrent 13 brûlots de Crossover sans concession, d’une intensité invitant au mosh. Sans révolutionner un genre peu enclin au lyrisme symphonique, Illegal Corpse est capable de rivaliser avec n’importe quels groupes américains, maitres incontestés du genre. N’hésitez pas à encourager notre patrimoine culturel, achetez ce disque.
 

Phoenix

Sortilège 2021 Phoenix
Dans les années 80 les formations hexagonales fleurissent mais doivent composer avec trois handicaps : la faiblesse des productions, la langue de Molière, le manque d’implication du public tricolore. Sortilège, fleuron d’un Heavy mélodique à la française, sortira un EP et deux albums, et se séparera en 1986. Porté par le regain d’intérêt pour les eighties, le groupe se reforme en 2018. Les mêmes qui étaient absents 35 ans plus tôt, encensent avec une nostalgie hypocrite leur retour discographique. Phoenix c’est pourtant du neuf avec du vieux. Réenregistrer des titres de leur parutions précédentes est une bonne idée. Le son est bien plus convaincant et le chant de Christian « Zouille » Augustin ne démérite pas. Mais pourquoi ne pas avoir gommé les wohohoho et yeaheaheah anachroniques qui ponctuent régulièrement ses vocalises ? Le coté pop de Toujours plus haut, un des 2 inédits, me laisse également perplexe. J’attendais mieux. Au Hellfest sur la Mainstage 02 le 19 juin.
 

Hungry For Action

Iron Lizards 2021 Hungry For Action
Presque deux ans après le début de la pandémie, confinements et restrictions ont généré de la frustration chez chacun d’entre nous. On peut aisément comprendre l’appétit à vouloir passer à l’action dès que l’occasion s’est présentée. Hungry For Action c’est 27 minutes tonitruantes de joyeux bordel, du High Energy Rock ’N’ Roll salvateur qui vous fera renoncer aux cotons tiges pour décrasser vos oreilles. De la bouche même du guitariste Elio, Iron Lizards est un clin d’œil aux dieux du Garage Rock que furent les Stooges et MC5, tout en rendant hommage à la scène Rock et Hardcore des années 90, Zeke et The Hellacopters en tête. Ajoutez à cela une petite dose de Motörhead et vous obtenez douze titres sans fioritures qui vont à l’essentiel. Petite précision importante, Iron Lizards c’est du made in France qui évolue dans un style peu représenté chez nous, alors ruez-vous sur cette galette.
 

Danger de vie

Quand sort ce deuxième 33 tours de Killers, Bruno Dolheguy a dû faire face à la fronde de ses quatre partenaires de jeu, partis former Titan. Enregistré avant leur départ, aléas du « music business » ou stratégie commerciale délibérée, l’album sortira paradoxalement quelques semaines après celui de ses ex-comparses, sur le même label (Sydney Productions), et souffrant des mêmes carences sonores. L’hymne Heavy metal kids ouvre le bal de fort belle manière suivi de L’assassin, morceau à tiroirs à la mélodie imparable, pièce maitresse de Danger De Vie. S’en suivent l’énergique Bouffon, le dispensable instrumental Parabellum et le speedé Maitre du métal. Cédant à la mode du moment on retrouve l’incontournable et réussie balade Délire de mort. L’album s’achève sur le vindicatif Minorité et le très surprenant et décalé A la santé de Bon (hommage à Bon Scott). Si je devais résumer le match : Killers 1 Titan 0.

Heavy metal kids

L'assassin

Maitre du métal

Titan

1986, Killers se voit amputé des quatre cinquièmes de ses membres, laissant Bruno Dolheguy seul aux commandes du groupe basque. De cette séparation naitra Titan qui enregistre dans la foulée son premier album. La production, comme souvent pour les groupes français de l’époque, n’est pas franchement au rendez-vous, et, sans être foncièrement mauvais, on a du mal à accrocher à un disque, qui, après trois premiers titres efficaces, s’essouffle un peu. En comparaison, Danger De Vie de Killers, sorti trois mois plus tard, avec les mêmes musiciens, contient des morceaux plus convaincants dans un registre musical identique. Ironie du sort, Titan ne produira plus rien en studio, sortira un ultime album live et se séparera en 1989, alors que Bruno Dolhéguy et Killers continueront leur petit bonhomme de chemin, envers et contre tous, proposant à ce jour avec dix-sept albums studio, une des discographies les plus fournie du Metal Français.

Hellfest

Mass Hysteria
fait partie de ces formations dont les albums studio ne m’ont jamais attiré. Ayant acheté Le bien-être et la paix à sa sortie en 1997, je n’ai pas accroché au style, faisant l’impasse sur la suite de leur discographie. 2011,  Sonisphère d’Amnéville: c’est en spectateur indifférent que je m’apprête à assister au concert de la bande à Mouss. Je prends une grosse claque. Hellfest 2019, pour rien au monde je n’aurais manqué la prestation du groupe. En bon profane se souvenant de son éducation catholique, j’ai tendu l’autre joue. J’ai repris une baffe !!! Le groupe, sur scène, n’a pas à rougir et tient largement la comparaison avec les cadors du genre. Le son est énorme, le public est au rendez-vous, l’ambiance est chaude. J’étais acteur de ce concert, j’adore forcément ce live. En tendant l’oreille et fermant les yeux, je m’entends hurler. Le feu dans l’cerveau ?

D.F.R.

Oublier Squealer dans une discothèque consacrée au Hard-Rock est, à mon humble avis, une faute de gout impardonnable. Certes, je ne suis pas objectif (la formation nantaise faisant partie de mes préférées), mais quand on écoute D.F.R. (acronyme de Drinking Fucking Rocking), il est difficile de bouder son plaisir. Le quintet se démarque déjà de la plupart de ses compatriotes de l’époque en oubliant sa langue natale au profit de celle de Shakespeare. La musique, elle, s’oriente vers un Heavy faisant penser à Accept ou Helloween (Liar, Fuck the cops). Le timbre de voix de Pascal Bailly, croisement entre Bon Scott et Udo Dirckschneider, allié aux guitares inspirées de Yann Chamberlin et Laurent Lachater fait mouche sur chaque titre. Difficile d’extraire un morceau en particulier tant cet album est bon. De Power it’s me à Hate on the wall, D.F.R est un classique du Metal Français. A posséder absolument!!!