NWOBHM '79 Revisited

Quand on parle de Metal, personne ne peut nier les répercussions de la New Wave Of British Heavy Metal, mouvement musical né en grande bretagne fin 70, qui inspirera toute une génération de musiciens. En 1990, allant à l’encontre des modes du moment, Lars Ulrich et Geoff Barton (journaliste musical spécialiste du style) publient cette compilation. Les formations sélectionnées, ont connu diverses fortunes, la plupart ayant disparues sans jamais connaitre le succès. On regrettera la présence de groupes établis comme Venom, Saxon, Iron Maiden, Def Leppard (faut bien vendre) au détriment d’autres qui n’auraient pas démérités : Battleaxe, Atomkraft, Aragorn… Sans surprise, figurent également Diamond Head et Sweet Savage, influences assumées de Metallica. Au chapitre des bonnes découvertes, Weapon, Hollow Ground, A-II-Z, Black Axe, Sledgehammer. Le son peut s’avérer inégal, nous plongeant dans un passé lointain, mais, pour les néophytes curieux ou les nostalgiques cette compil reste une bonne découverte.

Set the stage alight (Weapon)

Treason (A-II-Z)

Red lights (Black Axe)

Coverkill

L’album de reprises peut être sujet à différentes interprétations : opportunisme musical calculé, ou, choix artistique délibéré d’un groupe voulant partager ses influences parfois éclectiques, avec des fans souvent sectaires. Concernant OverKill, difficile de mettre en doute sa probité musicale. Si la liste des groupes choisis peut sembler classique, les titres proposés le sont moins. Hormis le téléphoné Overkill en ouverture, Bobby Blitz et sa bande nous gratifient de quelques surprises de choix : Changes et Cornocupia de Black Sabbath, I’m against it des Ramones, mais surtout, le très réussi Hymn 43 de Jethro Tull. Petit clin d’œil obligé à la scène New Yorkaise dont ils sont issus, avec l’inattendu Death Tone (Manowar) et le plus conventionnel Deuce. Quand d’autres choisissent les maintes fois repris Anarchy in the UK ou God save the queen, c’est Feelings qui déboule. Space truckin’ et Tyrant complètent fort bien ce Coverkill surprenant et réussi.
 

Burn This Town

Au palmarès des pochettes les plus moches, Battleaxe peut postuler pour la première place aux cotés de Torch ou Riot. L’album a d’ailleurs changé d’illustration à 3 reprises, c’est dire. Attardons-nous maintenant sur le contenu. 1983 : on baigne dans la NWOBHM. Ce qui frappe d’entrée à l’écoute de Burn This Town, c’est la qualité du mix. Chaque instrument est audible, chose rare pour les groupes de cette génération. Dommage que la production manque de puissance. Ready To Deliver, qui ouvre le bal, n’est pas sans rappeler, avec Burn This Town, les premiers albums de Saxon, et, Her Mama Told Her les vieux Judas Priest. Le riff sautillant de Runnin’ Outta Time, s'écarte un peu des poncifs du genre et se laisse écouter en tapant du pied. Hands Off, dont le solo fait penser à ceux de Freebird ou Highway Song, conclu un album pas révolutionnaire, mais agréable à écouter.
 
Troisième illustration de la réédition de 2013

Under The Blade

Twisted Sister existait avant leurs voisins de bac à sable New-Yorkais de Kiss. Là où ces derniers ont réussi à capter l’attention d’un auditoire, sortant un premier album en 1974, la bande à Eddie Ojeda devra attendre huit ans de plus pour graver sa musique sur microsillons (exception faite de deux 45T enregistrés entre 79 et 80). Durant tout ce temps, malgré une réputation grandissante depuis l’arrivée de Dee Snider, son chanteur emblématique, Twisted Sister a du mal à signer avec une maison de disque. C’est sur un petit label britannique que le combo arrive enfin à publier Under The Blade. Injustement catalogué de glam, l’album oscille entre Hard Rock et Heavy Metal, et contient quelques pépites aux refrains accrocheurs très éloignées des mièvreries de Kiss. Ne vous fiez pas au look provocateur, le contenu s’avère bien plus Metal que la dégaine du groupe ne le laisse envisager. A posséder.
 

Vengeance Of Hell

Les années 80 voient la popularité du Heavy Rock s’accroitre à travers le monde. Dans son sillage, un mouvement marginal de musique extrême, le Speed Metal, compte de plus en plus d’adeptes en dépit du manque d’exposition et de soutien que lui accordent les médias audio-visuels et certains magazines soi-disant Rock ‘N' Roll. Deux nations vont se partager l’essentiel de la scène : les Etats-Unis avec Metallica, Anthrax, Slayer (et bien d’autres encore), et l’Allemagne avec Kreator, Sodom, Destruction… C’est dans la patrie de Goethe, que Living Death émerge en 1981. Première cartouche dispensable d’un groupe qui cherche encore son identité musicale, Vengeance Of Hell, est un album de Speed Metal honnête, avec des titres aux riffs accrocheurs et d’autres qui ne cassent pas la baraque. Le vrai point faible de ce disque reste sans doute le chanteur, Thorsten "Toto" Bergmann, dont les vocalises peuvent irriter et finir par lasser.
 

Danger de vie

Quand sort ce deuxième 33 tours de Killers, Bruno Dolheguy a dû faire face à la fronde de ses quatre partenaires de jeu, partis former Titan. Enregistré avant leur départ, aléas du « music business » ou stratégie commerciale délibérée, l’album sortira paradoxalement quelques semaines après celui de ses ex-comparses, sur le même label (Sydney Productions), et souffrant des mêmes carences sonores. L’hymne Heavy metal kids ouvre le bal de fort belle manière suivi de L’assassin, morceau à tiroirs à la mélodie imparable, pièce maitresse de Danger De Vie. S’en suivent l’énergique Bouffon, le dispensable instrumental Parabellum et le speedé Maitre du métal. Cédant à la mode du moment on retrouve l’incontournable et réussie balade Délire de mort. L’album s’achève sur le vindicatif Minorité et le très surprenant et décalé A la santé de Bon (hommage à Bon Scott). Si je devais résumer le match : Killers 1 Titan 0.

Heavy metal kids

L'assassin

Maitre du métal

Rose Tattoo

Nice Boys
J’ai découvert le groupe Rose Tattoo en 1982 avec le titre Astra Wally. Figurant sur une cassette compilation de plusieurs formations soigneusement sélectionnées par mon oncle, l’électrochoc auditif déclenché par ce morceau fut tel, qu’aujourd’hui je signe mes articles sous ce pseudonyme. Mais revenons à cette galette. Bien plus rageur que les premières productions d’AC/DC, dans un style aux influences à peu près comparables, Angry Anderson et sa bande nous assène en dix banderilles, l’œuvre ultime d’un groupe à la discographie peu fournie. D’une rare violence pour l’époque, Rose Tattoo (le disque) est aussi indispensable pour les adeptes de rock dur, que les plus médiatiques et populaires Machine Head, Toys In The Attic ou Highway To Hell. En 2020, l’album se voit offrir une seconde jeunesse en étant réenregistré sous le titre Outlaws et agrémenté de morceaux supplémentaires. Angry Anderson reste le seul membre survivant ayant participé aux deux versions.