Quand on entend parler de Glam Metal, les noms cités le plus régulièrement
sont Mötley Crüe, Twisted Sister, Guns N’ Roses, Poison… Celui de Ratt semble avoir
sombré dans les méandres de l'oubli. Le groupe faisait pourtant partie des
plus grosses formations du genre, souvent annoncé comme successeur d'Aerosmith
(risible). Fort d’une notoriété grandissante après la parution de leur premier
disque (Ratt 1983), la formation
signe avec Atlantic Records et enregistre
Out Of The Cellar. À sa sortie, les ventes dépasseront celles de
Shout At The Devil. Aujourd'hui, l'œuvre des rongeurs souffre de la comparaison avec celle de
Mötley Crüe. Si la maîtrise technique de Warren DeMartiny et Robbin Crosby est
indiscutable, elle est au service d'une musique commerciale orientée Pop Metal
gentillet qui me fait mal aux tympans. Certifié multi platine, l’album
propulse les californiens au rang de megastar du Hard U.S., alors que leur
héritage musical reste anecdotique.
On Your Feet Or On Your Knees
Quand on parle de la genèse du Hard Rock, on évoque souvent la Grande Bretagne
et ses deux représentants emblématiques :
Deep Purple et
Led Zeppelin. Pourtant dès 1967, à Long Island, émerge une formation atypique à l’étrange
patronyme : Blue Öyster Cult. Après des débuts difficiles et trois albums studios,
On Your Feet Or On Your Knees est
le premier témoignage live des New-Yorkais. A la croisée des chemins du
psychédélisme des Doors, de l’énergie Protopunk de
MC5 ou de l’Acid Rock de
Steppenwolf, B.O.C. délivre une musique
racée, illuminée par les influences Jazz de Donald Roeser. Écoutez
Buck’s boogie et vous comprendrez
que le bonhomme n’a rien à envier à Jimmy Page ou Ritchie Blackmore. Puisant
équitablement dans sa discographie, avec en prime
Maserati GT (I ain’t got you) et
Born to be wild, ce disque est un bon moyen de découvrir le répertoire d’un groupe hors
norme.
Harsh Realities
1990 : la vague Grunge n’a pas encore déferlé sur le microcosme de la musique Heavy. Le Hair Metal est à son pic de popularité, alors que le Thrash commence déjà à s’essouffler. Musicalement beaucoup plus radical, le Death attire de plus en plus les fans de musique extrême, rebutés par les succès commerciaux de leurs idoles de la première heure : Metallica et Megadeth. C’est donc dans un contexte musical quelque peu défavorable que Bitter End sort son premier album. Plutôt bien accueillie par les critiques, la musique des frères Fox, qualifiée de Techno-thrash, a de fortes réminiscences de Megadeth, incorporant une dose de Funk par ci et un peu de Rap par là. Sans démériter, Harsh Realities (produit par Randy Burns), n’a pas suscité chez moi autant d’intérêt et d’attention que les productions de Testament ou Death Angel. Après sept années d’existence, Bitter End se séparera en 1992.
Live Fire
Ambassadeur et légende du Heavy Metal scandinave, Torch débute sa carrière en 1980 pour la stopper six ans plus tard, avec deux albums dans sa besace. Après une tentative de retour avortée, c’est en 2013 que le combo refait surface avec les musiciens d’origine, exception faites du guitariste Claus Wildt qui sera suppléé par Hocky Nyström. Participant au Sweden Rock Festival 2018, les suédois y captent leur performance. Piochant dans l’intégralité de leur courte discographie, agrémentée de l’inédit Feed the flame, le groupe délivre une prestation solide. Retardé par la composition du futur album Reignited, Live Fire est mis de côté pour finalement sortir en 2022. Bien que manquant un peu de folie à mes yeux, cet enregistrement en public reste une belle entrée en matière pour découvrir une formation culte. Malheureusement, ce sera aussi le dernier témoignage discographique du vocaliste Dan Dark, contraint d’abandonner ses partenaires pour raisons médicales.
Frogstomp
Prenant sa source au milieu des années 80, pour exploser en 1991 avec la
sortie de Nervermind (Nirvana), le Grunge, qui devait sonner le glas du Heavy Metal, disparaitra
progressivement après le suicide de son emblématique représentant : Kurt
Cobain. En parcourant
Inoxydable – La Bible Du Heavy Metal
de Fabrice Canepa, j’ai réalisé à quel point ce mouvement musical était un
phénomène typiquement Nord-Américain. Les groupes cités sont tous originaires
des USA, la plupart concentrés dans la région de Seattle. Pourtant, en
Australie, trois jeunes lycéens âgés d’à peine quinze ans, enregistrent
Frogstomp. Quelques mois seulement après la disparition de l’icône du Grunge, ce
premier album de Silverchair se
retrouve dans les bacs. Injustement raillé et trop souvent comparé à
Nirvana, les compositions, parfois naïves, méritent l’attention des amateurs du
genre. En dépit des moqueries dont il fit l’objet à sa sortie, le succès fut
immédiat. Un album à (re)découvrir.
Anthems
Anthems devait être intégré en bonus à la version spéciale de Worship Music. Les objectifs marketing et les besoins bassement mercantiles de la maison de disque feront que le EP sortira conjointement avec l’édition limitée. Voilà pour la petite histoire. Quid de la musique ? Ceux qui connaissent un peu la discographie des New-Yorkais, savent qu’Anthrax est habitué aux reprises. I’m eighteen figurait sur Fistfull Of Metal, God save the queen sur Armed And Dangerous ; je pourrais parler également de I’m the man, Penikufesin et bien d’autres encore. L’intérêt du disque, vient du choix des titres et leur interprétation, fidèle aux originaux. Si Anthem, T.N.T., Jailbreak semblent évidents car appartenant au répertoire de Rush, AC/DC et Thin Lizzy, Smokin (Boston), Keep on runnin (Journey) Big eyes (Cheap Trick) sont beaucoup plus surprenants car issus d’une scène commerciale, pas très prisée des Thrasheurs. Un bon moment de Rock And Roll.
NOLA
Entre deux albums de Pantera, l’hyperactif Philip Hansen Anselmo s’ennuie. Pour tuer le temps, le bouillonnant chanteur multiplie les apparitions dans diverses formations. En son fief de La Nouvelle Orléans, il partage son activité entre Superjoint Ritual et Down. Pour ce dernier projet, il s’entoure de Pepper Keenan (Corrosion Of Conformity), Jimmy Bower (Eyehategod), Kirk Windstein et Todd Strange (Crowbar), tous potes de longue date, et enregistre NOLA. Dès les premières notes on pense instantanément à Black Sabbath à qui on aurait ajouté des influences de Rock Sudiste et une pincée de Hardcore. Écoutez sans hésiter Stone the crow qui résume à lui seul un album musicalement riche, composé par des artistes talentueux. A une époque on aurait qualifié la musique de Down de Heavy Metal, aujourd’hui on appelle cela du Sludge (boue), en référence aux zones marécageuses de Louisiane. Unanimement salué par les critiques, NOLA sera rapidement certifié platine.
Master Of Disguise
C’est assez amusant de lire aujourd’hui les critiques de rééditions d’albums
comme celui-ci (parus dans les années 80), écrites par des chroniqueurs
utilisant des références musicales et un vocabulaire qui n’existaient pas à
l’époque. Bon, je me la joue vieux con, mais quand même… Tout d’abord,
commençons par saluer le travail du label français Black Dragon/High Dragon
Records qui nous a permis de découvrir d’aussi différents talents que
Candlemass, Manilla Road, Peer Günt, ou CJSS. Master Of Disguise, première réalisation de
Savage Grace (et première
référence du label), sort à une époque où le Glam s’installe d’un côté de la
scène Metal, et le Speed/Thrash de l’autre. Malheureusement en matière de
Speed, on ne peut pas vraiment dire que l’œuvre m’ait donné envie de «
headbanguer ». C’est énergique, certes, avec des guitares efficaces, certes,
mais j’ai l’impression parfois d’entendre un 33T d’Iron Maiden
passé en 45T. Honnête et sympathique.
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