Out Of The Cellar

Ratt 1984 Out Of The Cellar
Quand on entend parler de Glam Metal, les noms cités le plus régulièrement sont Mötley Crüe, Twisted Sister, Guns N’ Roses, Poison… Celui de Ratt semble avoir sombré dans les méandres de l'oubli. Le groupe faisait pourtant partie des plus grosses formations du genre, souvent annoncé comme successeur d'Aerosmith (risible). Fort d’une notoriété grandissante après la parution de leur premier disque (Ratt 1983), la formation signe avec Atlantic Records et enregistre Out Of The Cellar. À sa sortie, les ventes dépasseront celles de Shout At The Devil. Aujourd'hui, l'œuvre des rongeurs souffre de la comparaison avec celle de Mötley Crüe. Si la maîtrise technique de Warren DeMartiny et Robbin Crosby est indiscutable, elle est au service d'une musique commerciale orientée Pop Metal gentillet qui me fait mal aux tympans. Certifié multi platine, l’album propulse les californiens au rang de megastar du Hard U.S., alors que leur héritage musical reste anecdotique.

On Your Feet Or On Your Knees

Blue Öyster Cult 1975 On Your Feet Or On Your Knees
Quand on parle de la genèse du Hard Rock, on évoque souvent la Grande Bretagne et ses deux représentants emblématiques : Deep Purple et Led Zeppelin. Pourtant dès 1967, à Long Island, émerge une formation atypique à l’étrange patronyme : Blue Öyster Cult. Après des débuts difficiles et trois albums studios, On Your Feet Or On Your Knees est le premier témoignage live des New-Yorkais. A la croisée des chemins du psychédélisme des Doors, de l’énergie Protopunk de MC5 ou de l’Acid Rock de Steppenwolf, B.O.C. délivre une musique racée, illuminée par les influences Jazz de Donald Roeser. Écoutez Buck’s boogie et vous comprendrez que le bonhomme n’a rien à envier à Jimmy Page ou Ritchie Blackmore. Puisant équitablement dans sa discographie, avec en prime Maserati GT (I ain’t got you) et Born to be wild, ce disque est un bon moyen de découvrir le répertoire d’un groupe hors norme.
 

Harsh Realities


1990 : la vague Grunge n’a pas encore déferlé sur le microcosme de la musique Heavy. Le Hair Metal est à son pic de popularité, alors que le Thrash commence déjà à s’essouffler. Musicalement beaucoup plus radical, le Death attire de plus en plus les fans de musique extrême, rebutés par les succès commerciaux de leurs idoles de la première heure : Metallica et Megadeth. C’est donc dans un contexte musical quelque peu défavorable que Bitter End sort son premier album. Plutôt bien accueillie par les critiques, la musique des frères Fox, qualifiée de Techno-thrash, a de fortes réminiscences de Megadeth, incorporant une dose de Funk par ci et un peu de Rap par là. Sans démériter, Harsh Realities (produit par Randy Burns), n’a pas suscité chez moi autant d’intérêt et d’attention que les productions de Testament ou Death Angel. Après sept années d’existence, Bitter End se séparera en 1992.
 

Live Fire

Torch 2022 Live Fire
Ambassadeur et légende du Heavy Metal scandinave, Torch débute sa carrière en 1980 pour la stopper six ans plus tard, avec deux albums dans sa besace. Après une tentative de retour avortée, c’est en 2013 que le combo refait surface avec les musiciens d’origine, exception faites du guitariste Claus Wildt qui sera suppléé par Hocky Nyström. Participant au Sweden Rock Festival 2018, les suédois y captent leur performance. Piochant dans l’intégralité de leur courte discographie, agrémentée de l’inédit Feed the flame, le groupe délivre une prestation solide. Retardé par la composition du futur album Reignited, Live Fire est mis de côté pour finalement sortir en 2022. Bien que manquant un peu de folie à mes yeux, cet enregistrement en public reste une belle entrée en matière pour découvrir une formation culte. Malheureusement, ce sera aussi le dernier témoignage discographique du vocaliste Dan Dark, contraint d’abandonner ses partenaires pour raisons médicales.
 

Frogstomp

Prenant sa source au milieu des années 80, pour exploser en 1991 avec la sortie de Nervermind (Nirvana), le Grunge, qui devait sonner le glas du Heavy Metal, disparaitra progressivement après le suicide de son emblématique représentant : Kurt Cobain. En parcourant Inoxydable – La Bible Du Heavy Metal de Fabrice Canepa, j’ai réalisé à quel point ce mouvement musical était un phénomène typiquement Nord-Américain. Les groupes cités sont tous originaires des USA, la plupart concentrés dans la région de Seattle. Pourtant, en Australie, trois jeunes lycéens âgés d’à peine quinze ans, enregistrent Frogstomp. Quelques mois seulement après la disparition de l’icône du Grunge, ce premier album de Silverchair se retrouve dans les bacs. Injustement raillé et trop souvent comparé à Nirvana, les compositions, parfois naïves, méritent l’attention des amateurs du genre. En dépit des moqueries dont il fit l’objet à sa sortie, le succès fut immédiat. Un album à (re)découvrir.
 

Anthems

Anthrax 2013 Anthem
Anthems devait être intégré en bonus à la version spéciale de Worship Music. Les objectifs marketing et les besoins bassement mercantiles de la maison de disque feront que le EP sortira conjointement avec l’édition limitée. Voilà pour la petite histoire. Quid de la musique ? Ceux qui connaissent un peu la discographie des New-Yorkais, savent qu’Anthrax est habitué aux reprises. I’m eighteen figurait sur Fistfull Of Metal, God save the queen sur Armed And Dangerous ; je pourrais parler également de I’m the man, Penikufesin et bien d’autres encore. L’intérêt du disque, vient du choix des titres et leur interprétation, fidèle aux originaux. Si Anthem, T.N.T., Jailbreak semblent évidents car appartenant au répertoire de Rush, AC/DC et Thin Lizzy, Smokin (Boston), Keep on runnin (Journey) Big eyes (Cheap Trick) sont beaucoup plus surprenants car issus d’une scène commerciale, pas très prisée des Thrasheurs. Un bon moment de Rock And Roll.
 

NOLA

Down 1995 NOLA
Entre deux albums de Pantera, l’hyperactif Philip Hansen Anselmo s’ennuie. Pour tuer le temps, le bouillonnant chanteur multiplie les apparitions dans diverses formations. En son fief de La Nouvelle Orléans, il partage son activité entre Superjoint Ritual et Down. Pour ce dernier projet, il s’entoure de Pepper Keenan (Corrosion Of Conformity), Jimmy Bower (Eyehategod), Kirk Windstein et Todd Strange (Crowbar), tous potes de longue date, et enregistre NOLA. Dès les premières notes on pense instantanément à Black Sabbath à qui on aurait ajouté des influences de Rock Sudiste et une pincée de Hardcore. Écoutez sans hésiter Stone the crow qui résume à lui seul un album musicalement riche, composé par des artistes talentueux. A une époque on aurait qualifié la musique de Down de Heavy Metal, aujourd’hui on appelle cela du Sludge (boue), en référence aux zones marécageuses de Louisiane. Unanimement salué par les critiques, NOLA sera rapidement certifié platine.
 

Master Of Disguise

Savage Grace 1985 Master Of Disguise
C’est assez amusant de lire aujourd’hui les critiques de rééditions d’albums comme celui-ci (parus dans les années 80), écrites par des chroniqueurs utilisant des références musicales et un vocabulaire qui n’existaient pas à l’époque. Bon, je me la joue vieux con, mais quand même… Tout d’abord, commençons par saluer le travail du label français Black Dragon/High Dragon Records qui nous a permis de découvrir d’aussi différents talents que Candlemass, Manilla Road, Peer Günt, ou CJSS. Master Of Disguise, première réalisation de Savage Grace (et première référence du label), sort à une époque où le Glam s’installe d’un côté de la scène Metal, et le Speed/Thrash de l’autre. Malheureusement en matière de Speed, on ne peut pas vraiment dire que l’œuvre m’ait donné envie de « headbanguer ». C’est énergique, certes, avec des guitares efficaces, certes, mais j’ai l’impression parfois d’entendre un 33T d’Iron Maiden passé en 45T. Honnête et sympathique.