Intégristes de True Metal hostiles à la diversité artistique et au mélange des
genres, épargnez-vous la lecture de ces quelques lignes. Pour les autres, je
ne sais pas par quelle note commencer cette chronique tant il est difficile de
qualifier la musique de ce Beat Me. On pense tour à tour à
Black Sabbath, Queens Of The Stone Age, Led Zeppelin ou
Pink Floyd… A la frontière du Hard Rock, du Stoner, et du Punk,
Electric Eel Shock nous délivre 11
perles de musique bruyante et déjantée accompagnés d'une reprise toute personnelle et
très réussie du Iron man de
Black Sabbath. Ajoutez à cela des textes non dénués d’humour comme I can hear the sex noise, ou
Rock & roll kills the blues, des musiciens qui maitrisent leur sujet et vous obtenez un album
rafraichissant, qui, à défaut de plaire à tout le monde, ravira les plus
ouverts d’entre vous.
The Wayward Sons Of Mother Earth
A l’origine de Skyclad, on trouve des musiciens bien établis sur la scène britannique : Martin
Walkyer, chanteur et parolier de talent (qui vient de mettre un terme à sa
collaboration avec Sabbat), Steve Ramsey (guitare) et Graeme English (basse) en provenance de
Pariah/Satan. Si Skyclad est considéré comme
le pionnier du Folk Metal,
The Wayward Sons Of Mother Earth
s’inscrit plutôt dans un registre Thrash Metal aux mélodies bien senties. Il
faut attendre
The widdershins jig et son riff
entêtant, pour se laisser entrainer dans une ambiance folk moyenâgeuse,
envouté par la mélodie imparable distillée par le violon et la flute.
L’ensemble des morceaux fait la part belle au phrasé si particulier de Martin
Walkyer, espèce de chant incantatoire d’un gourou maléfique, haranguant ses
adeptes lors d’un rituel initiatique. Agrémenté de deux passages acoustiques
et d’une balade que ne renierai pas
Manowar, cette première livraison est une vraie réussite.
Power Of Inner Strength
En 1992, Dave lombardo quitte une première fois
Slayer, fâché avec ses compagnons de jeu. La réputation du bonhomme aidant (il est
considéré comme un des meilleurs batteurs Metal du moment, si ce n’est le
meilleur), il ne va pas tarder à monter un nouveau projet. En 1993 il
s’acoquine avec Waldemar Sorychta (guitariste et producteur) pour former
Grip Inc., complétant le casting avec Gus Chambers (chant) et Jason Viebrooks (basse).
Le raz de marée minimaliste du Grunge, au début de la décennie, a relégué le
Thrash au chapitre des faire valoir de la musique rebelle et antisystème, le
plongeant dans un coma artificiel. En 1995,
Power Of Inner Strength nous en
sort brièvement, en nous offrant 41 minutes d’un Thrash novateur, aux
sonorités alambiquées, modernes et groovy, porté par la hargne vocale de Gus
Chambers et le jeu inspiré d’un Dave Lombardo impérial. Puissant et
dévastateur, à découvrir !!!
The Birthday Party
No Sleep ‘Til Hammersmith mis à
part, nous avons ici un des tout meilleurs live de
Motörhead avec
Nö Sleep At All. Bien que paru en 1990, l’enregistrement date du 26 Juin 1985, commémorant
le dixième anniversaire de la bande à Lemmy. A l’origine sorti en 1986 au
format VHS, l’album est malheureusement amputé de
Stay clean et, plus
incompréhensible, d’Overkill. L’ordre des morceaux se voit également bouleversé. Qu’est ce qui fait de ce
live un incontournable ? Tout d’abord c’est le premier qui voit Motörhead se
produire sous forme d’un quatuor : Lemmy, Phil Campbell, Michael « Würzel »
Burston et Pete Gill (transfuge de
Saxon). Ensuite, c'est l’occasion de découvrir
Mean machine et
Nothing up my sleeve, deux titres du futur Orgasmatron. Enfin, il se dégage de cette prestation une énergie communicative avec un
Killed by death dantesque à vous
filer la chair de poule. A posséder absolument.
Riding Another Toxic Wave
From the famous mighty Nancy Bay Area scene, may I introduce you the ass
kicker and brain killer : Illegal Corpse… Ooops !!! Mais qu’est-ce qu’il
m’arrive ? Me voilà atteint « d’anglicite » aiguë, alors que la formation est
un pur produit du pays des fromages qui puent. Pourtant, en écoutant Riding
Another Toxic Wave, rien ne nous invite à pressentir l’origine de ce
Thrash/Crossover, bien produit, bien mixé, qui contraste énormément avec ce
que les formations hexagonales ont pu proposer quelques décennies en
arrière. Chant rageur accompagné de riffs tranchants et rapides, dont
certaines rythmiques font indubitablement penser à Slayer, les nancéiens
nous délivrent 13 brûlots de Crossover sans concession, d’une intensité
invitant au mosh. Sans révolutionner un genre peu enclin au lyrisme symphonique, Illegal
Corpse est capable de rivaliser avec n’importe quels groupes américains,
maitres incontestés du genre. N’hésitez pas à encourager notre
patrimoine culturel, achetez ce disque.
Phoenix
Dans les années 80 les formations hexagonales fleurissent mais doivent
composer avec trois handicaps : la faiblesse des productions, la langue
de Molière, le manque d’implication du public tricolore.
Sortilège, fleuron d’un Heavy mélodique à la française, sortira un EP et deux albums,
et se séparera en 1986. Porté par le regain d’intérêt pour les eighties, le
groupe se reforme en 2018. Les mêmes qui étaient absents 35 ans plus tôt,
encensent avec une nostalgie hypocrite leur retour discographique.
Phoenix c’est pourtant du neuf
avec du vieux. Réenregistrer des titres de leur parutions précédentes est une
bonne idée. Le son est bien plus convaincant et le chant de Christian
« Zouille » Augustin ne démérite pas. Mais pourquoi ne pas avoir
gommé les wohohoho et yeaheaheah anachroniques qui ponctuent régulièrement ses
vocalises ? Le coté pop de
Toujours plus haut, un des 2 inédits, me laisse également perplexe. J’attendais mieux. Au Hellfest sur la Mainstage 02 le 19 juin.
Hungry For Action
Presque deux ans après le début de la pandémie, confinements et restrictions ont
généré de la frustration chez chacun d’entre nous. On peut aisément comprendre
l’appétit à vouloir passer à l’action dès que l’occasion s’est présentée.
Hungry For Action c’est 27 minutes
tonitruantes de joyeux bordel, du
High Energy Rock ’N’ Roll
salvateur qui vous fera renoncer aux cotons tiges pour décrasser vos oreilles.
De la bouche même du guitariste Elio,
Iron Lizards est un clin d’œil aux
dieux du Garage Rock que furent les
Stooges et
MC5, tout en rendant hommage à la scène Rock et Hardcore des années 90,
Zeke et
The Hellacopters en tête. Ajoutez à cela une petite dose de
Motörhead et vous obtenez douze
titres sans fioritures qui vont à l’essentiel. Petite précision importante,
Iron Lizards c’est du made in
France qui évolue dans un style peu représenté chez nous, alors ruez-vous sur
cette galette.
The Daily Horror News
S’il est des musiciens que l’on peut taxer d’opportunisme musical ce sont
bien ceux de Risk. Je m’explique. Witten, 1967, Heinz Mikus fonde Faithful
Breath. La formation évolue dans un registre Rock Progressif enregistrant 2
albums. 1980, après quelques déboires le groupe se sépare, se reforme dans la
foulée et enregistre 4 albums. Adoptant un style proche de celui d’Accept, le
quatuor n’arrivera jamais à convaincre. 1987, le Speed Metal submerge le
monde. Faithful Breath décide de changer de nom et d’identité musicale en accélérant le rythme. C’est sous le patronyme de Risk que The Daily Horror
News sort dans les bacs. Tempi rapides flirtant parfois avec le Thrash, chœurs à la
Accept, cette première livraison estampillée Metal teuton se laisse gentiment
écouter. Le point fort du groupe reste son visuel à base de caricatures d’animaux,
amenant un peu de fun là où d’autres abusent de stéréotypes éculés, souvent grotesques.
Sea Hags
Crier haut et fort que l’on est le futur Guns N’ Roses, embaucher le
producteur du multi-platine Appetite For Destruction, ne suffit
malheureusement pas pour épouser le même destin que la bande à Axl.
L’existence chaotique et éphémère de Sea Hags en est l’illustration
parfaite. Émergeant à Seattle en 1985, et migrant à San Francisco, le
quatuor surfe sur la vague Hair Metal, croisement entre un Aerosmith période
70 et Faster Pussycat. Moins extravagant dans le look et plus sombre dans la
musique que les stars du moment, le groupe attire l’attention de Kirk Hammet
qui produit la première demo. La formation signée par Chrysalis Records,
sort en 1989 son seul et unique album éponyme, sous la houlette de Mike Clink.
Malgré une presse favorable, le disque ne trouve pas son public. Miné par
des problèmes d’addiction à différentes substances, Sea Hags explose
après le décès du bassiste (overdose d’héroïne).
Nightmare At Maple Cross
Girlschool est sans doute le
premier groupe entièrement féminin à s’être imposé de façon crédible et
durable sur la scène Hard Rock, bénéficiant régulièrement des coups de pouce
de Lemmy. Après trois albums n’ayant rien à envier à leurs homologues
masculins, la formation s’oriente vers une musique plus commerciale qui fera
chuter sa cote de popularité. Les problèmes du label Bronze Records
(dont Motörhead fera aussi les
frais), n’arrangent rien. C’est dans un contexte peu favorable et un passage à
vide de trois années que
Nightmare At Mapple Cross voit le
jour. Renouant avec Vic Maile, producteur originel ayant contribué au succès
des 2 premières parutions du groupe, le gang revient à ses racines musicales.
Sans atteindre l’intensité de
Demolition ou de
Hit And Run, ce sixième opus, plus qu’honorable, ne trouvera pas son public. En 1991 GWR
le rééditera sur le même support que
Take A Bite, son successeur.
Inscription à :
Articles (Atom)