Stay Hungry 40th Anniversary Edition

Stay Hungry 40th Anniversary Edition
Avec deux albums à son actif en douze ans, Twisted Sister est loin des standards du moment. Alors que la formation rencontre un certain succès en Grande Bretagne, elle n’est pas franchement reconnue sur son territoire national. Paru le 10 mai 1984, Stay Hungry, leur troisième production, va faire basculer le destin des New-Yorkais. Grâce à la programmation soutenue de MTV, les titres We're not gonna take it et I wanna rock passant en boucle, Twisted Sister va enfin connaitre un succès largement mérité. Bien que cataloguée Hair/Glam Metal, la musique et surtout les prestations scéniques du groupe, lui valent le respect de tous. Faisant déjà l’objet de rééditions, cette version du quarantième anniversaire est agrémentée de deux titres issus des cessions d’enregistrement (Blastin’ fast and loud et Never say never), ainsi que d’un live capté à San Bernardino en 1984. Stay Hungry, le classique d’un groupe à son apogée.

Hooked

Great White 1991 Hooked
Qu’il soit Glam ou Thrash, le Metal, début 90, n’a plus la cote. Le Grunge balaye tout sur son passage. Fini les looks extravagants de la scène Hair Metal, la mode est aux vestes de bucheron. La jeunesse américaine, désabusée, se tourne vers une musique plus directe et nihiliste à l’image du mouvement Punk de 1977. Dans ce contexte, Hooked, cinquième album de Great White, annonce le déclin. Non pas que ce disque soit mauvais, bien au contraire. Ici on navigue entre AC/DC (The original queen of sheba), et Led Zeppelin (Cold hearted lovin’) où la voix de Jack Russel (disparu le 15/08/2024) n’est pas sans évoquer celle de Robert Plant. Ajouter à cela une excellente reprise de Can’t shake it (Angel City) et le génial Congo square, on tenait une référence en matière de Hard Rock. Malheureusement, les très dispensables balades Lovin’ kind et Afterglow viennent une peu gâcher l’ensemble.

Pochette alternative à la précédente jugée trop sexy

Game Over

Nuclear Assault 1986 Game Over
1986 : Master Of Puppets, Peace Sells… But Who’s Buying, Reign In Blood, tous sortent en l’espace de quelques mois et vont devenir des œuvres incontournables. C’est dans ce contexte de grosse concurrence que parait Game Over, premier opus de Nuclear Assault. Emmené par deux ex Anthrax, Dan Lilker (basse) et John Connely (guitare/chant), accompagnés de Glenn Evans (batterie) et Anthony Bramante (guitare), le quatuor se démarque de ses contemporains en produisant un Thrash Metal plus agressif, biberonné à la sauce Punk/Hardcore.  Si My America ou Hang the pope, d’une durée inférieure à la minute, ont un parfum de S.O.D. (projet alternatif de Lilker), les 7 minutes 16 de Brain death, à l'intro mélodique et la structure travaillée, mettent en avant le potentiel créatif des New-Yorkais. Avec Game Over, Nuclear Assault signe un album prometteur à classer parmi les meilleurs du genre, malheureusement le groupe aura du mal à confirmer.

One And Only

Anvil 2024 One And Only
Bon an mal an, Anvil poursuit son petit bonhomme de chemin entamé 46 ans plus tôt. Fidèle à lui-même, le trio nous délivre 12 titres de ce qu’il sait faire de mieux : un mélange de ‘’Hard et Heavy’’ comme aux plus beaux jours de sa carrière. Ne cherchez pas l’innovation ou la surprise sur leur vingtième album, il n’y en a pas. Au menu de ce One And Only : le titre éponyme avec ses effluves d’un AC/DC métallisé, Fight for your rights et ses relents de Stone Cold Crazy (Queen), Dead man shoes aux émanations de Motörhead, Gold diamonds et Condemned liberty et leurs exhalaisons de Judas Priest. En arrière cuisine, la batterie et la basse montent la sauce pendant que le chef nous distille quelques riffs et soli bien sentis, assaisonnés de refrains efficaces. ‘’Anvil reste Anvil’’ et c’est pour ça qu’on l’aime ou qu’on le déteste. 

Myriad

Gaupa 2022 Myriad
Le Hellfest, malgré les reproches que l’on peut lui faire (à tort ou à raison), a ceci de vertueux, c’est qu’il accorde chaque année de la place à de nombreux artistes venant d’horizons très différents, qu’il ne me serait jamais venu à l’idée de découvrir, car très peu présents dans la sphère médiatique. En cette dix-septième Edition, c’est Gaupa qui a attiré mon attention. Formé en Suède en 2017, le groupe enregistre l’auto intitulé EP Gaupa en 2018 et un premier LP Feberdöm en 2020. Derrière une pochette quelque peu mystique, Myriad, leur deuxième album, est un condensé de Stoner Doom Psychédélique emmené par une chanteuse, Emma Näslund, au timbre de voix atypique pour ce style de musique. Si vous aimez My Sleeping Karma, Villagers Of Ioannina City et les premiers Queen Of The Stone Age, vous apprécierez certainement Gaupa.

Built For Speed

Speedbreaker 2014 Built for speed
Si la genèse du Heavy Metal est essentiellement localisée en terres anglo-saxonnes (Grande Bretagne et Etats-Unis), l’Allemagne a su au fil du temps en entretenir le culte. Submergée par les hordes païennes du Grunge au début des années 90, puis contestée par les courants hérétiques du Neo Metal et du Metalcore, l’église Metal traditionaliste perd de nombreux fidèles. Malgré cela, certains disciples gardent la foi. Formé à Düsseldorf en 2011, Speedbreaker, en bon apôtre affilié au courant Speed Metal, tente de propager les évangiles telles qu’elles étaient écrites par Tank, Motörhead, Venom ou Iron Maidensans en remettre en cause les fondements. Même si l’on n’atteint pas l’éloquence des chapitres des susnommés glorieux prophètes, Built For Speed répand la bonne parole avec énergie et conviction. Si comme moi vous êtes adepte de ces vieilles écritures, laissez vous convaincre par l’unique prêche de ces zélateurs ayant rejoint le royaume des oubliés.

British Disaster!

Exodus 2024 British Disaster
Fabulous Exodus! Aux prémices du Thrash, les californiens avaient la réputation d’être le groupe le plus violent de la scène Metal. On est en 1989, dans une salle mythique aujourd’hui disparue : l’Astoria de Londres.

New Beginnings

Radio Moscow 2017 New Beginnings
Radio Moscow c’est avant tout le projet d’un homme : Parker Griggs. Fortement influencé par des groupes comme Blue Cheer, The Jimi Hendrix Experience ou Cream, le guitariste s’évertue depuis 2004 à jouer une musique hors du temps en s’affranchissant des modes.

Legends Never Die

Hammercult 2016 Legends Never DieHammercult 2016 Legends Never Die
En Octobre 2010 Yakir Shochat (chanteur), réunit autour de lui à Tel Aviv, la crème des musiciens de la scène métalleuse locale. Grâce au succès notable de leur premier EP, le groupe participe et gagne le concours qui lui permettra de jouer à l’affiche d’un des plus gros festivals européens : le Wacken Open Air. Legends Never Die, leur quatrième et ultime production, contient cinq reprises et trois compositions tirées de leurs trois albums. Fast as a shark (Accept), Ace of spades (Motörhead), et les moins conventionnels Soldiers of hell (Running Wild) et No rules (GG Alin) sont bien interprétés. Je suis plus mitigé avec Evil has no bounderies (Slayer), le chant Black/Death ayant du mal à rivaliser en intensité avec celui de Tom Araya. Enfin, les trois titres originaux joués dans un registre Thrash/Death maitrisé mais sans originalité, me laissent de marbre. Hammercult, disparaitra sans devenir une légende. R.I.P.

Rosa Negra

Rosa Negra
Formé en 1983 autour des frères Leon, Rosa Negra est un groupe Espagnol qui sort son premier opus éponyme en novembre 1984. Moins connu que Baron Rojo, Obús ou Angeles Del Infierno, la formation madrilène évolue dans un registre N.W.O.B.H.M.. Si la langue de Cervantes ne vous rebute pas, penchez vous sur Paranoicos, Volcán, Kamikazes ou l’entêtant No sois el sexo débil. Malgré une production vieillissante, l’album reste agréable à écouter dans son ensemble. Après trois années d’activité en ayant assuré les premières parties de Joan Jett, Def Leppard, ou Scorpions, le groupe enregistrera un second disque, El Beso De Judas, et disparaitra des écrans radar pour refaire surface en 2012. Mises à part la barrière de la langue, et une distribution erratique ne leur permettant pas de se faire connaitre au-delà de la péninsule Ibérique, Rosa Negra était la bonne surprise qui n’avait rien à envier à ses contemporains britanniques.

The Greater Of Two Evils

Mountain 1974 Twin Peaks
Toute sa carrière durant, démarrée en 1981 dans le Queens, Anthrax n’a jamais fait preuve d’une grande stabilité. Les New Yorkais auront usé pas moins de huit chanteurs, dont trois seulement enregistreront avec le groupe. C’est à John Bush que revient le privilège de pousser la chansonnette sur The Greater Of Two Evils. Le vocaliste, officiant également avec Armored Saint, doit se confronter au répertoire de ces deux prédécesseurs, Neil Turbin et Joe Belladonna, en réenregistrant 14 morceaux choisis par les fans sur internet. Si l’idée semblait bonne, le résultat m’a quelque peu déçu, John Bush n’arrivant pas à me convaincre. Les titres, réarrangés pour l’occasion, sonnent plutôt bien, avec les parties de batteries remarquables de Charlie Benante et les rythmiques saignantes de Scott Ian, mais un manque de feeling, lorsqu’il s’agit à Rob Caggiano, malgré sa maitrise technique, de retranscrire les soli de Dan Spitz. Aurait pu mieux faire.

Surfing With The Alien

Joe Satriani 1987 Surfing Wirh The Alien
Le Metal instrumental, à de rares exceptions, n’est pas ma tasse de thé. Autant dire que j’aborde cette chronique avec une certaine dose de mauvaise foi. Unanimement reconnu par la critique à sa sortie, Surfing With The Alien ne me fait ni chaud ni froid. Si je devais noter ce disque sur la maitrise et la virtuosité de Joe Satriani, nul doute que j’aurais mis entre 4 et 5, sauf que pour moi, la musique est avant tout une affaire d’émotions avant d’être une histoire de technique. Quand j’écoute cet album il ne me procure aucune érection pilaire. Seuls Satch boogie et Circles ont réussi à me faire secouer la tête et frémir les tympans. Maintenant à choisir entre le Metal néo-classique ennuyeux d’un Yngwie Malmsteen, autre adepte de la masturbation guitaristique rébarbative, et les mélodies plus abordables du Satch, je choisis la musique du prof de guitare de Kirk Hammet.

Joe Satriani 1987 Surfing Wirh The Alien
Pochette alternative de la réédition de 2018

Headhunter

Krokus 1983 Headhunter
Si les banques, le chocolat et les montres font la fierté de la Suisse, la confédération peut se targuer d’avoir compté en son sein des formations dont la réputation musicale a dépassé le simple statut de la notoriété locale. Hellammer/Celtic Frost, Coroner, Samael, Gothard et Krokus ont largement contribué à porter haut et par-delà les frontières, l’étendard du Metal helvète. Souvent traité comme un simple clone d’AC/DC, Krokus, avec Headhunter, a de quoi faire taire ses détracteurs. Le travail de Tom Allom (producteur attitré de Judas Priest) confère à ce disque une véritable identité dès les premières mesures du titre éponyme. Eat the rich, mid tempo efficace sera repris par David Ellefson (Megadeth) sur l’album No Cover, tandis que Ready to burn se paie le luxe de voir Rob Halford venir pousser la chansonnette. Le meilleur d’un Krokus à son apogée, le groupe s’orientant ensuite vers une musique plus commerciale.

Another Way To Shine

Spiritual Beggars 1996 Another Way To Shine
Carnage, Carcass, Arch Enemy : Michael Amott est unanimement reconnu dans le milieu du Death Metal. En 1992, bien qu’il soit encore membre de Carcass, il fonde Spiritual Beggars avec la complicité de Ludwig Witt (batterie, percussions), et Christian ‘’ Spice’’ Sjöstrand (basse, chant). La musique du trio est aux antipodes de ce que le guitariste a pu produire jusque-là, prônant un retour aux racines du Heavy Metal. Alors que le Grunge dépressif, en vogue à cette époque, s’empare des codes et styles sociétaux du moment, faisant notamment l’impasse sur les soli de guitares si caractéristiques du Hard Rock, Another Way To Shine revisite la richesse musicale des années 70 avec brio en nous plongeant dans un Stoner aux ambiances variées, illuminé par la virtuosité et la sensibilité d’un six-cordiste inspiré. Avec ce premier album nominé aux Grammy suédois, Spiritual Beggars s’érige en figure de proue du Stoner européen.

Pochette alternative de la réédition de 2007

Masters Of Reality

Masters of reality 1988 Blue Garden
En appelant sa formation Masters Of Reality, Chris Goss, guitariste, chanteur et membre fondateur, a voulu rendre hommage à la troisième parution de Black Sabbath. Pourtant, The candy song nous rapproche plus de Led Zeppelin que de Tony Iommi et consort. L’album en lui-même, souvent associé au Stoner, évolue dans un registre plus proche du Hard Rock vieille école, avec des passages empruntés au Blues (John Brown, Gettin’ high, The eyes of Texas), à la musique Country américaine avec Lookin’ to get rite voire au Rock Alternatif avec Domino. Riche en sonorités et merveilleusement produit par Rick Rubin, dont l’éclectisme musical va de Run DMC à Slayer en passant par les Red Hot Chili Peppers et Metallica, The Blue Garden, l’autre titre du disque, fait figure d’ovni musical pour l’époque et ne trouvera pas son public. De nombreuses rééditions existent avec un autre visuel et des titres supplémentaires enchainés différemment.

Masters Of Reality 1988 Blue Garden
Pochette alternative de la version originelle

Kick Out The Jams

MC5 1969 Kick Out The Jams
Wayne Kramer nous a quitté le 02 février 2024. Ce nom ne dit peut-être plus grand-chose à la nouvelle génération de Metalheads, pourtant il est à l’origine d’un groupe qui a ajouté sa pierre à l’édifice du patrimoine culturel du Heavy Metal : MC5. Fondé en 1964, la formation s’inscrit dans la mouvance de la contreculture américaine, militant pour le droit des noirs et appelant à la révolution. Kick Out The Jams, enregistré live dans leur fief de Detroit, est un condensé d’énergie Rock agrémenté de touches d’Acid Jazz, de psychédélisme et de Blues. L’Amérique de 68 n’avait jamais entendu un tel déluge de décibels, porté par un discours insurrectionnel ultra politisé, qui valut à Kramer et sa bande d’être surveillé par le F.B.I. Blue Oyster Cult, Monster Magnet, Pearl Jam, Rage Against The Machine, Entombed... tous ont été inspirés par ce précurseur du Punk et du Hard Rock. Culte!

City Baby Attacked By Rats

Charged G.B.H. 1982 City Baby Attacked By Rats
Dans la série des groupes Punk qui ont influencé le Heavy Metal, Charged G.B.H. peut se vanter d'avoir joué son petit rôle dans la musique d'un des plus gros groupes du genre, j’ai nommé Metallica. James Hetfield n'hésitait pas à porter des t-shirts du gang de Birmingham au début de sa carrière (Kirk Hammett préférant Discharge). Représentant du Hardcore britannique, Charged G.B.H. évolue dans un style bien plus violent que ses ainés de la première vague de 1977. City Baby Attacked By Rats, leur premier disque, fait suite à un copieux mini LP, Leather, Bristles, Studs And Acne. De Time bomb qui ouvre le bal, à Slit your own throat qui le clôt, ça déboule à 100 à l’heure. Pas de fioriture dans d'inutiles solis. Les guitares sont minimalistes et rapides, le chant hargneux, agrémenté de textes nihilistes non dénuées d’humour. Sick boy sera repris par Slayer sur Undisputed Attitude.

Never Mind The Bollocks, Here's The Sex Pistols

Sex Pistols 1977 Never Mind The Bollocks, Here's The Sex Pistols
Carrière éphémère et groupe intemporel, les Sex Pistols avec Never Mind The Bollocks, Here’s The Sex Pistols, vont marquer le monde de la musique rock pour l’éternité. Déclencheur du mouvement Punk de 1977, l’empreinte des londoniens reste prégnante pour de nombreux groupes évoluant dans la sphère Hard/Heavy. God save the queen, hymne réquisitoire contre la monarchie Britannique, a été repris par Anthrax, Motörhead et Quorthon (leader du groupe de Balck Metal Bathory). Megadeth , Mötley Crüe ont quant à eux choisi Anarchy in the U.K. tandis que Overkill s’attaquait à No feelings et Exodus à Problems. Du Thrash au Glam en passant par le Stoner, les Sex Pistols et, plus généralement le Punk, restent des influences majeures pour les groupes de Metal. Devant faire face à divers obstacles pour empêcher sa sortie, l’album deviendra un véritable succès commercial, unique témoignage studio d’une formation mythique. Allez, je file réécouter Pretty vacant.