The Eagle Has Landed

Saxon 1982 The Eagle Has Landed
Si Saxon, aujourd’hui, semble être pour certain un groupe de second ordre, il n’en n’a pas toujours été ainsi. Dans la première moitié des années 80, la popularité des natifs de Barnsley, tutoyait celle d’un Judas Priest et faisait jeu égal voire dépassait celle d’Iron Maiden. The Eagle Has Landed, leur premier album live, en est l’illustre témoignage, surpassant de la tête et des épaules Unleashed In The East (Judas Priest). Enregistré durant la tournée européenne pour promouvoir Denim And Leather, le groupe pioche également dans Strong Arm Of The Law et Wheels Of Steel, ses deux prédécesseurs. Le choix et l’interprétation des titres est redoutable d’efficacité, même si l’on aurait aimé y voir figurer d'autres classiques. La réédition de 2018 corrigera cela en ajoutant quelques bonus. The Eagle Has Landed reste un des meilleurs live de la décennie. Ecoutez l'enchainement Fire in the sky/Machine gun et vous serez convaincu.

Rock 'N' Roll

Motörhead 1987 Rock 'N' Roll Mountain 1974 Twin Peaks
« We are Motörhead and we play Rock 'N' Roll! » : Lemmy l’a clamé sur toutes les scènes du monde, il était donc naturel qu’un de ses albums s’intitule sobrement Rock ‘N’ Roll. Le magazine Classic Rock considère cette œuvre comme étant la pire de la discographie du groupe. Qu’en est-il vraiment ? Déjà, le quatuor voit le retour de son emblématique batteur Phil ‘Animal’ Taylor, et ça se sent dès le premier titre éponyme. Ensuite, la production de Guy Bidmead est bien meilleure que celle catastrophique de Bill Laswell sur Orgasmatron. Enfin, si on retire l’inutile « spoken words » qu’est Blessing et le quelconque Blackheart, le reste est plutôt bon. A noter que Eat the rich a été composé pour figurer sur la bande son du film du même nom, et contribuera au succès grandissant de Motörhead outre atlantique. Verdict: Rock ‘N’ Roll est sympathique à écouter.

Twin Peaks

Mountain 1974 Twin Peaks Mountain 1974 Twin Peaks
Mountain voit le jour en 1969 à Long Island. Emmené par Leslie West, son emblématique guitariste, et Felix Pappalardi, bassiste/chanteur/producteur, le trio est considéré comme la réponse américaine à Cream (Pappalardi a produit Disraeli Gears). Enregistré au Japon, Twin Peaks sort en 1974, sous la forme d’un double album. Ce live contient le pire et le meilleur de ce que les groupes de cette génération étaient capables de produire. Le pire : un pénible solo de guitare enchainé à un Nantucket sleighride dépassant les 30 minutes d’improvisation. A cause des limitations techniques de l’époque, le morceau sera divisé en deux parties. Le meilleur : l’alternance du chant éraillé de Leslie avec celui plus clair de Felix. A écouter : Theme for an imaginary western, l’incontournable Mississipi queen, Silver Paper et Roll over Beethoven (Chuck Berry). Un disque moyen d'un pilier du Hard Rock américain, qui influencera de nombreuses formations de Stoner.

Sentence Of Death

Destruction 1984 Sentence of death
Quand sort Ride The Lightning, une meute de jeunes loups pousse derrière Metallica, s’apprêtant à donner ses lettres de noblesses au Thrash Metal estampillé Bay Area. Sur le vieux continent, le Heavy britannique, emmené par Saxon, Iron Maiden, Judas Priest, règne en maitre. C’est d’Allemagne que sonnera le réveil européen, dans un style bien plus radical que celui pratiqué outre atlantique. Sentence Of Death parait en 1984. Malgré sa dispensable introduction, Total disaster prouve que Destruction n’a pas à rougir de la comparaison avec ce que l’on peut entendre sur Show No Mercy. Le passage hispanisant de Black mass, démontre une certaine aisance technique confirmée par le grand classique Mad butcher. Plus convenu, Satan’s revenge, dont le final rappelle Phantom lord, reste acceptable quand Devil’s soldier clôture sans génie, un mini LP essentiel qui jette les bases d’un Thrash à l’européenne. Dans le sillage de Destruction émergeront Sodom et Kreator

Destruction 1984 Sentence of death
Pochette alternative de la version US