Done With Mirrors

Aerosmith 1985 Done With Mirrors
En 1979 le torchon brule entre Steven Tyler et Joe Perry. Le guitariste laissera tomber l’affaire pendant l’enregistrement de Night In The Ruts, pour se lancer en solo avec Joe Perry Project : réussite anecdotique. Plombé également par le départ de Brad Whitford, c’est un Aerosmith bien mal en point, avec un Steven Tyler rongé par des abus en tous genres, qui sort Rock In A Hard Place en août 1982 :  succès mitigé. Il n’en fallait pas plus aux antagonistes d’hier pour mettre de côté leurs différents et s’accorder à enregistrer de nouveau ensemble. Done With Mirrors permet au gang de boston de revenir timidement sur le devant de la scène avant leur fructueuse collaboration avec les rappeurs de Run DMC. Sans être comparable à Toys In The Attic ou Rocks, l’album reste un bon cru, annonçant les prochaines orientations musicales des incontournables Permanent Vacation, Pump et Get A Grip.
 

Suck cocks in hell

ShitFucker 2013 Suck Cocks In Hell
Adepte de poésie pastorale ou de romantisme lyrique fuyez. Ici point de bluette. C'est du lourd. Shitfucker ne fait pas dans la dentelle, mais dans le gros rouge qui tache. Le nom du groupe fallait déjà oser, mais si on ajoute un logo des plus douteux et le contenu de la pochette, le gang de Détroit joue la provoc à fond. Quid de la musique ? C’est un bouillonnant mélange de punk, black et metal, les influences revendiquées par le groupe allant de G.B.H. à Venom en passant par Motörhead. Les compositions restent minimalistes, fidèles aux formations susnommées. La production « vintage » et sans fioriture nous renvoie dans les années 80 (Welcome to hell) avec parfois quelques arrangements comiques (Sex dungeon). Les plaisanteries les plus courtes étant les moins longues, le meilleur (ou le pire c’est selon) de Shitfucker nous est dispensé ici en 34 minutes de débauche lubrico-satanique.

Palingenesia

Titan 2021 Palingenesia
Avec un titre à coucher dehors, et un emballage pas attirant pour deux sous, mon premier contact avec le nouveau disque de Titan ne commence pas sous les meilleurs auspices. Coté pochette, la première galette des basques était bien plus réussie, et celle de Popeye Le Road bien plus drôle. Quant au titre? C’est la première fois en 40 ans de Metal que je suis obligé d’ouvrir un dictionnaire pour en comprendre la signification. La palingénésie, du grec ancien palingenesia, est un concept de philosophie métaphysique qui… Houlà, je suis en train de vous perdre. Pour faire court, ça se traduit par renaissance. À l’écoute de ces onze titres, on ne peut qu’acquiescer. 35 ans après leur unique et quelque peu décevant album studio, Titan nous gratifie d’un retour convaincant avec une musique empreinte de sonorités modernes qui ne renie pas pour autant ses origines. Palingenesia dites-vous? Un bon cru.
 

Le Berceau Des Dieux

Tentation 2021 Le Berceau Des Dieux
Parler de Metal français aujourd’hui se résume trop souvent à ne citer que Gojira ou Ultra Vomit. Sans critiquer ces deux formations émérites, qui ont pour vertu de tirer la scène française vers le haut, on en oublie des groupes moins médiatisés, car pratiquant une musique ne correspondant pas aux canons du moment. Si, comme moi, vous avez découvert Tentation en achetant Les Hordes Métalliques 665, et que vous avez été peu emballés par leur prestation, revoyez votre jugement!!! La musique proposée ici, en filiation directe avec les eighties, bénéficie d’un son moderne bien plus convaincant, mettant en valeur des compositions de qualité. Petit bémol qui pourrait en rebuter certains, le contraste entre la tessiture du chant et l’agressivité des guitares (comme sur Rites Of Chaos de Demon Eyes). Passé l’effet de surprise, Le Berceau Des Dieux est un excellent album de Heavy/Speed à classer aux côtés d’ADX ou Malédiction.

Intensities In 10 Cities

Ted Nugent 1981 Intensities In 10 Cities
Intensities In 10 Cities est le second enregistrement en public de Ted Nugent, au concept original. Durant la série de concerts donnés pour promouvoir l’album Scream Dream, Gonzo décide de jouer une vingtaine de nouveaux morceaux. A l'issue de la tournée, il propose à Epic de garder les dix meilleurs titres captés dans 10 villes différentes, s'évitant ainsi des sessions studios. Neuf compositions originales jamais enregistrées auparavant, et une reprise tonitruante de Land of a thousand dances, constituent sa dernière publication pour sa maison de disques. Rien n’est à jeter, seuls les silences entre chaque plage viennent rompre la dynamique d’un live haut en couleur. Si aujourd’hui Ted Nugent me fait régulièrement grimacer de par la nature de ses propos souvent discutables (à la limite du complotisme, voire du racisme), le six-cordiste reste une légende incontournable du Hard Rock américain, dont le talent artistique vaut mieux que ses diatribes acerbes.