L’annonce du décès de Nick Turner, co-fondateur de Hawkwind, m’a donné envie
de me replonger dans la musique de ce groupe britannique. J’ai jeté mon dévolu
sur Doremi Fasol Latido, pour deux raisons. La première: cette troisième
production voit l’arrivée d’un certain Ian Fraser Kilmister, dit Lemmy, qui y
fait ses débuts discographiques en tant que bassiste, alors qu’il postulait
pour être guitariste. Il signe et chante The watcher, titre repris plus tard
sur le premier disque de Motörhead. La seconde: bien qu’éloignée des standards
du Metal actuel, la musique d’Hawkwind reste une référence majeure pour
certains groupes de Stoner. Brainstorm a été repris par Monster Magnet sur l'album Superjudge. Son leader, Dave Wyndorf, n’a jamais caché son amour pour le Space Rock des
londoniens. Si vous aimez les voyages musicaux planants, un peu barrés,
emprunts de littérature de science-fiction à la Michael Moorcock, laissez-vous
bercer par Doremi Fasol Latido.
Torch
Comment un directeur artistique peut-il imposer le choix d’une illustration
aussi moche? Même un fantasme inassouvi sur le bronzage de la Schtroumpfette
durant sa puberté, ne peut justifier une telle faute de gout pour ce qui peut
être classé parmi les meilleures sorties européennes de 1983. Pourtant c’est
l’année de Pyromania, Holy Diver, Shout At The Devil, Kill’ Em All, Show No Mercy… Au milieu de tout cela,
Torch sort un premier album de
qualité, unanimement salué par la critique. Si
Warlock n’est pas le morceau le
plus approprié pour ouvrir les hostilités,
Beauty and the beast, Watcher of the night ou
Hatchet man apportent un peu de
mordant, plaçant les dix compositions des Suédois largement au-dessus du lot
de pas mal de productions britanniques ou américaines. Passé le choc psychologique de la pochette, le contenu vaut plus que le détour. Parfois
oublié des spécialistes, un incontournable de ma métalthèque.
La version ci-dessous est agrémentée de 8 titres bonus issus des 2 EP (Fire Raiser!!
et 3 Track 12 Inch)
Done With Mirrors
En 1979 le torchon brule entre Steven Tyler et Joe Perry. Le guitariste
laissera tomber l’affaire pendant l’enregistrement de
Night In The Ruts, pour se lancer en solo avec
Joe Perry Project : réussite
anecdotique. Plombé également par le départ de Brad Whitford, c’est un
Aerosmith bien mal en point, avec
un Steven Tyler rongé par des abus en tous genres, qui sort
Rock In A Hard Place en août 1982
: succès mitigé. Il n’en fallait pas plus aux antagonistes d’hier pour
mettre de côté leurs différents et s’accorder à enregistrer de nouveau
ensemble. Done With Mirrors permet
au gang de boston de revenir timidement sur le devant de la scène avant leur
fructueuse collaboration avec les rappeurs de
Run DMC. Sans être comparable à
Toys In The Attic ou
Rocks, l’album reste un bon cru, annonçant les prochaines orientations musicales
des incontournables Permanent Vacation, Pump et
Get A Grip.
Suck cocks in hell
Adepte de poésie pastorale ou de romantisme lyrique fuyez. Ici point de
bluette. C'est du lourd.
Shitfucker ne fait pas dans la
dentelle, mais dans le gros rouge qui tache. Le nom du groupe fallait déjà
oser, mais si on ajoute un logo des plus douteux et le contenu de la pochette,
le gang de Détroit joue la provoc à fond. Quid de la musique ? C’est un
bouillonnant mélange de punk, black et metal, les influences revendiquées par
le groupe allant de G.B.H. à
Venom en passant par
Motörhead. Les compositions restent minimalistes, fidèles aux formations susnommées.
La production « vintage » et sans fioriture nous renvoie dans les années 80
(Welcome to hell) avec parfois quelques arrangements comiques (Sex dungeon). Les plaisanteries les plus courtes étant les moins longues, le meilleur
(ou le pire c’est selon) de
Shitfucker nous est dispensé ici
en 34 minutes de débauche lubrico-satanique.
Palingenesia
Avec un titre à coucher dehors, et un emballage pas attirant pour deux sous,
mon premier contact avec le nouveau disque de Titan ne commence pas sous les
meilleurs auspices. Coté pochette, la première galette des basques était bien
plus réussie, et celle de Popeye Le Road bien plus drôle. Quant au titre?
C’est la première fois en 40 ans de Metal que je suis obligé d’ouvrir un
dictionnaire pour en comprendre la signification. La palingénésie, du grec
ancien palingenesia, est un concept de philosophie métaphysique qui… Houlà, je
suis en train de vous perdre. Pour faire court, ça se traduit par renaissance.
À l’écoute de ces onze titres, on ne peut qu’acquiescer. 35 ans après leur
unique et quelque peu décevant album studio, Titan nous gratifie d’un retour
convaincant avec une musique empreinte de sonorités modernes qui ne renie pas
pour autant ses origines. Palingenesia dites-vous? Un bon cru.
Le Berceau Des Dieux
Parler de Metal français aujourd’hui se résume trop souvent à ne citer
que Gojira ou
Ultra Vomit. Sans critiquer ces deux formations émérites, qui ont pour vertu de tirer la
scène française vers le haut, on en oublie des groupes moins médiatisés, car
pratiquant une musique ne correspondant pas aux canons du moment. Si, comme
moi, vous avez découvert
Tentation en achetant
Les Hordes Métalliques 665, et que vous avez été peu emballés par leur prestation, revoyez votre
jugement!!! La musique proposée ici, en filiation directe avec les eighties,
bénéficie d’un son moderne bien plus convaincant, mettant en valeur des
compositions de qualité. Petit bémol qui pourrait en rebuter certains, le
contraste entre la tessiture du chant et l’agressivité des guitares (comme sur
Rites Of Chaos de
Demon Eyes). Passé l’effet de surprise,
Le Berceau Des Dieux est un
excellent album de Heavy/Speed à classer aux côtés d’ADX
ou Malédiction.
Intensities In 10 Cities
Intensities In 10 Cities est le
second enregistrement en public de
Ted Nugent, au concept original. Durant la série de concerts donnés pour promouvoir
l’album Scream Dream, Gonzo décide de jouer une vingtaine de nouveaux morceaux. A l'issue de la
tournée, il propose à Epic de garder les dix meilleurs titres captés dans 10
villes différentes, s'évitant ainsi des sessions studios. Neuf compositions
originales jamais enregistrées auparavant, et une reprise tonitruante de
Land of a thousand dances, constituent sa dernière publication pour sa maison de disques. Rien n’est à
jeter, seuls les silences entre chaque plage viennent rompre la dynamique d’un
live haut en couleur. Si aujourd’hui
Ted Nugent me fait régulièrement
grimacer de par la nature de ses propos souvent discutables (à la limite du
complotisme, voire du racisme), le six-cordiste reste une légende
incontournable du Hard Rock américain, dont le talent artistique vaut mieux
que ses diatribes acerbes.
Out Of The Cellar
Quand on entend parler de Glam Metal, les noms cités le plus régulièrement
sont Mötley Crüe, Twisted Sister, Guns N’ Roses, Poison… Celui de Ratt semble avoir
sombré dans les méandres de l'oubli. Le groupe faisait pourtant partie des
plus grosses formations du genre, souvent annoncé comme successeur d'Aerosmith
(risible). Fort d’une notoriété grandissante après la parution de leur premier
disque (Ratt 1983), la formation
signe avec Atlantic Records et enregistre
Out Of The Cellar. À sa sortie, les ventes dépasseront celles de
Shout At The Devil. Aujourd'hui, l'œuvre des rongeurs souffre de la comparaison avec celle de
Mötley Crüe. Si la maîtrise technique de Warren DeMartiny et Robbin Crosby est
indiscutable, elle est au service d'une musique commerciale orientée Pop Metal
gentillet qui me fait mal aux tympans. Certifié multi platine, l’album
propulse les californiens au rang de megastar du Hard U.S., alors que leur
héritage musical reste anecdotique.
On Your Feet Or On Your Knees
Quand on parle de la genèse du Hard Rock, on évoque souvent la Grande Bretagne
et ses deux représentants emblématiques :
Deep Purple et
Led Zeppelin. Pourtant dès 1967, à Long Island, émerge une formation atypique à l’étrange
patronyme : Blue Öyster Cult. Après des débuts difficiles et trois albums studios,
On Your Feet Or On Your Knees est
le premier témoignage live des New-Yorkais. A la croisée des chemins du
psychédélisme des Doors, de l’énergie Protopunk de
MC5 ou de l’Acid Rock de
Steppenwolf, B.O.C. délivre une musique
racée, illuminée par les influences Jazz de Donald Roeser. Écoutez
Buck’s boogie et vous comprendrez
que le bonhomme n’a rien à envier à Jimmy Page ou Ritchie Blackmore. Puisant
équitablement dans sa discographie, avec en prime
Maserati GT (I ain’t got you) et
Born to be wild, ce disque est un bon moyen de découvrir le répertoire d’un groupe hors
norme.
Harsh Realities
1990 : la vague Grunge n’a pas encore déferlé sur le microcosme de la musique Heavy. Le Hair Metal est à son pic de popularité, alors que le Thrash commence déjà à s’essouffler. Musicalement beaucoup plus radical, le Death attire de plus en plus les fans de musique extrême, rebutés par les succès commerciaux de leurs idoles de la première heure : Metallica et Megadeth. C’est donc dans un contexte musical quelque peu défavorable que Bitter End sort son premier album. Plutôt bien accueillie par les critiques, la musique des frères Fox, qualifiée de Techno-thrash, a de fortes réminiscences de Megadeth, incorporant une dose de Funk par ci et un peu de Rap par là. Sans démériter, Harsh Realities (produit par Randy Burns), n’a pas suscité chez moi autant d’intérêt et d’attention que les productions de Testament ou Death Angel. Après sept années d’existence, Bitter End se séparera en 1992.
Live Fire
Ambassadeur et légende du Heavy Metal scandinave, Torch débute sa carrière en 1980 pour la stopper six ans plus tard, avec deux albums dans sa besace. Après une tentative de retour avortée, c’est en 2013 que le combo refait surface avec les musiciens d’origine, exception faites du guitariste Claus Wildt qui sera suppléé par Hocky Nyström. Participant au Sweden Rock Festival 2018, les suédois y captent leur performance. Piochant dans l’intégralité de leur courte discographie, agrémentée de l’inédit Feed the flame, le groupe délivre une prestation solide. Retardé par la composition du futur album Reignited, Live Fire est mis de côté pour finalement sortir en 2022. Bien que manquant un peu de folie à mes yeux, cet enregistrement en public reste une belle entrée en matière pour découvrir une formation culte. Malheureusement, ce sera aussi le dernier témoignage discographique du vocaliste Dan Dark, contraint d’abandonner ses partenaires pour raisons médicales.
Frogstomp
Prenant sa source au milieu des années 80, pour exploser en 1991 avec la
sortie de Nervermind (Nirvana), le Grunge, qui devait sonner le glas du Heavy Metal, disparaitra
progressivement après le suicide de son emblématique représentant : Kurt
Cobain. En parcourant
Inoxydable – La Bible Du Heavy Metal
de Fabrice Canepa, j’ai réalisé à quel point ce mouvement musical était un
phénomène typiquement Nord-Américain. Les groupes cités sont tous originaires
des USA, la plupart concentrés dans la région de Seattle. Pourtant, en
Australie, trois jeunes lycéens âgés d’à peine quinze ans, enregistrent
Frogstomp. Quelques mois seulement après la disparition de l’icône du Grunge, ce
premier album de Silverchair se
retrouve dans les bacs. Injustement raillé et trop souvent comparé à
Nirvana, les compositions, parfois naïves, méritent l’attention des amateurs du
genre. En dépit des moqueries dont il fit l’objet à sa sortie, le succès fut
immédiat. Un album à (re)découvrir.
Anthems
Anthems devait être intégré en bonus à la version spéciale de Worship Music. Les objectifs marketing et les besoins bassement mercantiles de la maison de disque feront que le EP sortira conjointement avec l’édition limitée. Voilà pour la petite histoire. Quid de la musique ? Ceux qui connaissent un peu la discographie des New-Yorkais, savent qu’Anthrax est habitué aux reprises. I’m eighteen figurait sur Fistfull Of Metal, God save the queen sur Armed And Dangerous ; je pourrais parler également de I’m the man, Penikufesin et bien d’autres encore. L’intérêt du disque, vient du choix des titres et leur interprétation, fidèle aux originaux. Si Anthem, T.N.T., Jailbreak semblent évidents car appartenant au répertoire de Rush, AC/DC et Thin Lizzy, Smokin (Boston), Keep on runnin (Journey) Big eyes (Cheap Trick) sont beaucoup plus surprenants car issus d’une scène commerciale, pas très prisée des Thrasheurs. Un bon moment de Rock And Roll.
NOLA
Entre deux albums de Pantera, l’hyperactif Philip Hansen Anselmo s’ennuie. Pour tuer le temps, le bouillonnant chanteur multiplie les apparitions dans diverses formations. En son fief de La Nouvelle Orléans, il partage son activité entre Superjoint Ritual et Down. Pour ce dernier projet, il s’entoure de Pepper Keenan (Corrosion Of Conformity), Jimmy Bower (Eyehategod), Kirk Windstein et Todd Strange (Crowbar), tous potes de longue date, et enregistre NOLA. Dès les premières notes on pense instantanément à Black Sabbath à qui on aurait ajouté des influences de Rock Sudiste et une pincée de Hardcore. Écoutez sans hésiter Stone the crow qui résume à lui seul un album musicalement riche, composé par des artistes talentueux. A une époque on aurait qualifié la musique de Down de Heavy Metal, aujourd’hui on appelle cela du Sludge (boue), en référence aux zones marécageuses de Louisiane. Unanimement salué par les critiques, NOLA sera rapidement certifié platine.
Master Of Disguise
C’est assez amusant de lire aujourd’hui les critiques de rééditions d’albums
comme celui-ci (parus dans les années 80), écrites par des chroniqueurs
utilisant des références musicales et un vocabulaire qui n’existaient pas à
l’époque. Bon, je me la joue vieux con, mais quand même… Tout d’abord,
commençons par saluer le travail du label français Black Dragon/High Dragon
Records qui nous a permis de découvrir d’aussi différents talents que
Candlemass, Manilla Road, Peer Günt, ou CJSS. Master Of Disguise, première réalisation de
Savage Grace (et première
référence du label), sort à une époque où le Glam s’installe d’un côté de la
scène Metal, et le Speed/Thrash de l’autre. Malheureusement en matière de
Speed, on ne peut pas vraiment dire que l’œuvre m’ait donné envie de «
headbanguer ». C’est énergique, certes, avec des guitares efficaces, certes,
mais j’ai l’impression parfois d’entendre un 33T d’Iron Maiden
passé en 45T. Honnête et sympathique.
Solid As A Rock
Avec Les Variations, Volcania et Trust, Shakin' Street fait partie des toutes premières formations françaises à jouer du Hard Rock. Emmené par la chanteuse Fabienne Essaïgh (alias Fabienne Shine), le groupe, souffre malheureusement d’instabilité chronique, et verra passer en son sein quelques pointures du Rock hexagonal : Corine Marienneau, Louis Bertignac (Téléphone) et Norbert Krief (Trust). Shakin’ Street, deuxième parution des parisiens, sort sous la houlette d’un producteur/manager de renom, Sandy Pearlman (The Dictators, Blue Öyster Cult, Black Sabbath) et avec la présence d’un invité de marque en la personne de Ross Friedman (plus connu sous le nom de Ross The Boss, ex The Dictators et futur Manowar). Malgré ce casting international, Solid As A Rock (l’autre nom de l’album) ne trouvera pas son audience. Bien que prometteur et faisant partie des meilleures productions françaises du genre, le public jettera son dévolu sur un Trust plus virulent chantant en français.
The Real Thing
Aujourd’hui, pour découvrir de nouvelles sensations musicales, il suffit de
cliquer bêtement sur les liens proposés par n’importe quelle plateforme de
streaming. Avant l’avènement d’internet, les choses étaient moins instantanées
et un peu plus compliquées. En dehors des magazines spécialisés, un de mes
critères de découverte, était de décortiquer les influences musicales de mes
artistes préférés. C’est en voyant James Hetfield porter un t-shirt
Faith No More que j’ai commencé à
m’intéresser à ce groupe atypique dont la date de formation remonte à 1979.
Dix ans plus tard, et après un changement de chanteur,
The Real Thing vient me
chatouiller les oreilles. Bien plus heavy que les
Red Hot Chilli Pepers, la musique est un condensé d’influences allant du Jazz au Heavy Metal en
passant par le Funk, le Rap et le Thrash. Du début à la fin les compos sont
phénoménales, portées par la folie talentueuse de Mike Patton.
It's Five O'clock Somewhere
Avec le succès d'Appetite For Destruction, Guns N’ Roses connaît une
ascension vertigineuse Pourtant tout n’est pas rose au pays des
Guns. Les premières fissures ne tardent pas à apparaitre: Steven Adler est
licencié et remplacé par Matt Sorum (The Cult) pour l’enregistrement du diptyque
Use Your Illusion; Izzy Straddlin, usé par les frasques de son égocentrique chanteur, claque
la porte; Gilby Clarke lui succède pour être viré à son tour après la tournée
de 1994. Dans ce contexte chaotique, Slash continue de composer pour le
prochain disque. Axl Rose refusant tout en bloc, l’homme au chapeau ne se
démonte pas. Il fonde
Slash’s Snakepit avec ses (ex)
comparses Matt et Gilby, épaulé par Mike Inez (Alice In Chains) et Eric Dover. Il utilisera sur
It’s Five O’ Clock Somewhere le
travail rejeté par Axl. Sans égaler
Appetite For Destruction, l’album, condensé du talent du guitariste, vaut largement le détour.
A Dream Of Wilderness
Je suis loin d'être un amateur de Metal Symphonique. Je ne suis pas non plus
un grand spécialiste de Death Metal. Autant dire que j'aborde cette chronique
avec un certain handicap. Je me demande même comment réussir à sortir les 150
mots habituels que je me suis fixé pour rédiger mes articles. Commençons par
l'emballage. De l'esthétique de la pochette se dégage une sensation étrange de
puissance et de mystère qui détonne avec le côté puérilement gore auquel
certaines productions Death nous ont habituées. Vient ensuite le contenu. Dès
les premières notes, un constat : le son est énorme, mettant en valeur les
compositions et arrangements de grandes qualités de Martin Hamiche. On
débranche le cerveau pour se faire happer par l'univers musical et commence
alors un parcours initiatique où chacun se laisse bercer par ses propres rêves
de nature sauvage.
A Dream Of Wilderness et
Aephanemer exigent votre
attention.
Dèche A La Ch'touille
Nous sommes à peine sortis d’une période compliquée plombée par le Sars-Cov-2,
que plane la menace de quelques psychopathes égocentriques aux visées
expansionnistes, n’ayant qu’une seule préoccupation : satisfaire leurs
intérêts de mégalos narcissiques. Avouez qu’il y a de quoi devenir paranoïaque
et dépressif. Dans ce contexte anxiogène, pourquoi ne pas remettre au gout du
jour le bon vieil adage baba cool ‘’Faites l’amour, pas la guerre’’ ? Certes,
Dèche A La Ch’touille, c’est moins glamour et poétique. C’est du punk français, dont le rock
minimaliste fera fuir plus d’un mélomane coincé, et dont les paroles, pour la
plupart basées en dessous de la ceinture, ont de quoi frapper d’apoplexie la
cour rapprochée des néo-féministes d’Alice Coffin.
Tulaviok nous balance 14 titres de
son Queue Pon Paillard sans aucune autre prétention que de nous faire passer
un bon moment. Mention spéciale à
Nina ma poupée, parodie du tube de
Michel Polnareff.
Year Of The Demon
Durant les mois de restrictions liés au Covid, certains artistes se sont
mis à taper le bœuf à distance pendant que d’autres, plus mercantiles,
donnaient des concerts diffusés en streaming, devant une assistance invisible
et silencieuse. Night Demon a
préféré sortir quatre inédits (uniquement disponibles en 45 T), aujourd’hui
regroupés sur Year Of The Demon, complétés de six reprises.
Fast bites (Le Griffe), 100 MPH (Cirith Ungol), The Sun Goes Down (Thin Lizzy), font partie d’un patrimoine musical dont on avait presque oublié
l’existence alors que
Wasted Years (Iron Maiden) semble plus convenu, et que la vraie surprise vient des live de
In trance et
I’m a robot man, vieux titres de Scorpions, qui voient Uli Jon Roth participer à la fête. Coté inédits, mis à part
Vystria flirtant avec le
speed/thrash du début 80, le reste sonne dans la tradition de ce que le groupe
a déjà produit.
Ten Years Of Crap - Live -
Trois ans après Rebel Dayz, nos 3 pistoleros de Basse-Saxe sont de retour avec un double album
enregistré en public. Ten Years Of Crap – Live –, commémore plus de dix années
d’existence vouée au sacrosaint Rock ‘N’ Roll tant défendu par Lemmy. Les
quatre réalisations studio sont passées en revue avec une surreprésentation
étonnante de Nitrogods (paru en 2012). Le groupe ne s’embarrasse pas de
superflu, ça sonne authentique. Forcément, on pense à Motörhead, influence
assumée par Claus « Oimel » Larcher pour lancer Damn right, titre sur lequel
Henny Wolter semble, durant quelques notes, habité par l’esprit de « Fast »
Eddie Clarke qu’il a côtoyé dans Bastards. Un peu de wah-wah, pas mal de
slide, un duel basse/guitare sur un Back home aux accents de
Thin Lizzy, en dix-neuf titres, Nitrogods nous raconte toute l’histoire du
Hard Rock avec l’adhésion d’un public que l’on aurait aimé plus présent.
Atma
Après de longs mois d’absence dus à l’indisponibilité d’un de ses membres, le
quatuor d’Aschaffenbourg est de retour avec Atma, pour une cinquième salve
studio de Stoner psychédélique. Les connaisseurs ne seront pas dépaysés et
retrouveront les ingrédients déjà présents sur Moksha (2015) agrémentés de
quelques petites trouvailles sonores flirtant avec l’électro. Pas
d’inquiétude, les doses sont tellement homéopathiques, que My Sleeping Karma
n’a aucune chance de se retrouver tête d’affiche du prochain Tomorrowland (*).
Les mélodies sont simples, toujours aussi envoutantes, emmenées par le jeu de
batterie aérien et hypnotique de Steffen Weigand. Selon les musiciens
eux-mêmes, Atma raconte l’histoire de leurs vies, celle de quatre amis qui ont
traversés une période ponctuée de traumatismes, de douleurs, et d’anxiété, au
point de douter de l’existence même de ce disque qui s’avère tout aussi
indispensable que son prédécesseur. A écouter ou découvrir absolument.
(*) Plus grand festival électro au monde.
Finisterra
Formé en 1988 sous le nom de
Transylvania (hommage à
Iron Maiden), le groupe adopte son patronyme en 1989. Intégrant des instruments comme
le violon et la flute, les madrilènes n’hésitent pas à inclure dans leurs
morceaux inspirés par la
"Vierge De Fer", des éléments de musique classique, celtique et folk. Ajouter à cela le
chant en Espagnol, et vous obtenez un mélange détonnant susceptible de faire
fuir les néo-métalleux. Pourtant, la langue de Cervantès se marie très bien
avec le Heavy Metal riche et varié de
Mägo De Oz. S’il fallait encore prouver au grand public ignorant tout du Metal, que
la diversité stylistique de ce genre musical tant décrié, dépasse de loin
les stéréotypes qui lui sont affublés,
Finisterra reste une belle
entrée en matière. Cerise sur le gâteau, les heureux possesseurs de la
version vinyle peuvent mieux se délecter d’une pochette à l’humour décalé,
bourrée de grivoiseries.
Sad Wings Of Destiny
Paradoxalement, j’ai découvert
Judas Priest en 1982 avec
Sad Wings Of Destiny, alors que cette même année sortait l’incontournable
Screaming For Vengeance. A la première écoute je n’ai pas accroché de suite, quelque peu rebuté par
les vocalises de Rob Halford. Prenant le temps de m’approprier l’œuvre, la
conclusion semble ensuite évidente : ce disque est une pièce maitresse de la
discographie du groupe aux côtés de
Screaming For Vengeance, Defender Of The Faith, Turbo, et Painkiller. Avec ce deuxième opus, le
Priest défini presque tout ce que
le Heavy Metal proposera par la suite en termes d’influences et de variations
musicales. Si je devais convaincre les plus réticents d’entre vous,
Victim of changes, qui ouvre l’album, fait toujours partie de la liste des morceaux joués en
concert en 2022. Donc, même si le son peut paraitre un peu daté aujourd’hui, écoutez les enchainements
Dreamer deceiver/Deceiver
et
Epitath/Island of domination.
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