Le pays du père Noël n’est pas le plus réputé en matière de Metal, mais il sait nous distiller quelques groupes de qualité aux influences disparates : Children Of Bodom, Apocalyptica, Amorphis, Waltari ou Impaled Nazarene, le spectre stylistique est large. Peer Günt, trio fondé en 1976 par l’indéboulonnable guitariste/chanteur Timo Nikki, se démarque de ses compatriotes. Ici point de Metal, mais un Hard Rock Boogie à la personnalité affirmée, sorte de Georges Thorogood énervé aux relents d’un Status Quo dopé aux amphétamines. Le bien nommé I don’t wanna be a rock ‘n’ roll star plante le décor. On comprend que les finlandais n'ont aucune chance de figurer au Rock And Roll Hall Of Fame. Fuck the jazz résume la mentalité de musiciens qui récitent leur partition, sans aucune autre prétention que de nous faire passer du bon temps. Vous reprendrez bien un peu de Hard through the night ?
...En Attendant...
Lorsque les membres d’Anthrax
décident de reprendre
Antisocial sur
State Of Euphoria, ils ne pouvaient pas s’imaginer que le succès de leur version puisse être à
l’origine d’une reformation de
Trust. Enterrant la hache de guerre, les parisiens partageront la même affiche que
les new-yorkais lors du Monsters of rock de Bercy (1988), profitant de
l’instant pour enregistrer leur premier album en public,
Live! Paris By Night. À la surprise générale,
...En Attendant… sort avec la
vocation de faire patienter les fans jusqu’à la parution du successeur du décrié Rock ‘N’ Roll. Au menu, deux excellents nouveaux titres,
Good time et
Allez monnaie blues qui n’auraient
pas dépareillés sur Trust ou
Répression. Boom boom et
Paint it black complètent la
galette avec le cultissime punkisant et jouissif
Petit papa Noël. Enfin,
Surveille ton look (enregistré à
Bercy) termine cet encas qui n’aura pas de suite avant 1996, divergences musicales obligent.
Allez monnaie blues
Petit papa Noël
Resurrection
Intituler son premier album
Resurrection quand on a
Metal God comme pseudonyme,
avouez qu’il y a de quoi sourire. Et pourtant, en quittant
Judas Priest le 4 juillet 1991,
alors que la formation anglaise est au sommet de sa popularité, Rob Halford
ne se facilitera pas la tâche. Auteur de deux albums de Metal
contemporain avec Fight, groupe qu’il fonde juste après son départ, et d’une digression
industrielle avec Two, sa carrière solo a du mal à décoller. En 2000, c’est donc sous son propre
patronyme que sort le bien nommé
Resurrection. Cette prèche marque un retour aux sources du Heavy Metal tel que Rob le
pratiquait avec Judas Priest. L’ensemble des compositions est de bonne facture, malgré une petite
baisse de régime sur la fin avec les très dispensables
Temptation et
Drive. A noter que Bruce Dickinson vient jouer les enfants de cœur sur
The one you love to hate.
Rock 'N' Roll Secours
Sorti en 1984, Rock ‘N’ Roll Secours fait partie des albums indispensables de ce que le Hard national a pu produire dans cette première moitié de décennie. Plutôt que de marcher sur les traces de Judas Priest ou Iron Maiden, influences majeures de la jeune scène Metal tricolore, Vulcain se démarque en proposant un Hard Rock 'N' Roll façon Lemmy & Co. Ce choix lui vaudra d’ailleurs de se voir coller l’étiquette de Motörhead français. Avec une production au-dessus de la moyenne hexagonale, les parisiens signent avec Rock ‘N’ Roll Secours leur meilleur disque. En 2014, pour commémorer son trentième anniversaire, le trio décide de le réenregistrer. De Rock ‘n’ roll secours à Ebony en passant par Les damnés ou le Fils de Lucifer (sans oublier La digue du cul), l’occasion nous est donnée de (re)découvrir un monument du Hard français dans une version double CD contenant l’original de 1984.
Weird Visions
Dans les années 80, ADX était une
figure de proue du Heavy Metal à la française. Malgré des critiques peu
élogieuses dans Enfer Magazine à la sortie d’Exécution, la formation obtient au fil du temps et des albums, un succès national.
Jouissant d’une réputation grandissante en dehors de l’hexagone, les
franciliens attirent l’attention d’un des plus gros labels allemands du
moment, Noise Records. Avec la promesse d’assurer une bonne exposition
médiatique et une meilleure distribution internationale,
Weird Visions sera produit chez
nos voisins teutons. Seule obligation, chanter en Anglais, afin de toucher une plus large audience. Ce choix déconcerte une partie du public français qui boude
un album pourtant bien produit et bien exécuté. Comble de malchance, Noise, au
bord du dépôt de bilan, n’assurera pas la promotion de
Weird Visions, transformant les rêves de conquête du groupe en échec commercial,
et précipitant la mise en veille de ses activités.
Be My Slave
Formé en 1980, Bitch est le
premier groupe signé par Brian Slagel (découvreur de talents qui a lancé les
carrières de Metallica, Ratt, Slayer et consort). Emmenée
par Betsy « Bitch » Weiss, la formation enregistre en 1982 le titre
Live for the whip pour la très
prisée compilation Metal Massacre. Suivent le EP Damnation Alley, puis l’album Be My Slave (1983). S’appuyant sur les charmes de sa chanteuse qui joue les Maîtresses
dominatrices, les Angelenos (habitants de Los Angeles) optent pour une image
BDSM, signant des titres sans équivoque :
Be my slave, Leatherbound. Coté musique, c’est du Heavy Metal américain typé eighties, rugueux
dans la production, sonnant parfois punk. Sans être renversant artistiquement,
Be My Slave choquera les puritains
réactionnaires du PMRC de Tipper Gore, qui s’appuieront sur sa pochette et le
contenu des paroles pour dénoncer la dangerosité de la musique sur «
l’innocente jeunesse américaine ».
Hard 'N' Heavy
Anvil c’est avant tout l’histoire
de 2 potes de lycée, Steve « Lips » Kudlow et Rob Reiner, qui décident de se
lancer dans la folle aventure du Rock ‘N’ Roll. Le groupe émerge à Toronto en
1979 sous le nom de Lips pour se
rebaptiser Anvil en 1981. Avec
Hard ‘N’ Heavy, le quatuor annonce d’emblée la couleur sur le contenu de cette
première production. De Hard il est question avec
At the apartment qui flirte avec
AC/DC sans pour autant plagier,
tandis que Ooh Baby et
Bondage auraient pu figurer sur un
disque de Ted Nugent. Quant au Heavy il est présent sur le reste de l’album avec notamment un
Bedroom game qui sort du lot, et
une bonne reprise de Paint it black. Souvent cité comme influence par
Metallica, Anthrax ou
Slash, les Canadiens ne verront jamais leur carrière vraiment décoller malgré des débuts prometteurs.
Watch Out
Watch Out est la première
livraison discographique des suédois de
Trash. Contrairement à ce que son nom peut laisser penser, sa musique n’a rien à
voir avec un style qui commence à éclore : le Thrash Metal. Ici c’est du Rock
burné, plus proche d’AC/DC ou
Hanoi Rocks (influences
revendiquées par le groupe) que de
Slayer ou
Metallica. Un chanteur, sorte de Klaus Meine à la voix éraillée, une paire de
guitaristes efficace, des compositions solides, que demander de plus ? Même si
on baigne dans un Hard Rock à la sauce wallabies qui peut paraitre stéréotypé,
les 5 de Stockholm n’hésitent pas à s’octroyer quelques écarts stylistiques
avec le funky We gonna get foxes, ou la fausse ballade aux relents d’All right now
qu’est Name of the game. L’album s’écoule sans temps mort, on tape du pied, on secoue la tête, on
passe un bon moment, c’est là l’essentiel.
Riot Live
J’ai découvert Riot sur la compilation Monsters Of Rock, où figuraient également Rainbow, Scorpions, Saxon et d’autres. Pourquoi je vous dis cela ? Tout simplement parce-que Riot Live est de la même teneur que le petit uppercut que j’avais pris en pleine poire, en écoutant Road racin’ sur la compil susnommée, sauf qu’ici c’est l’album complet qui vous met K.O. Sorti en 1989, la captation a pourtant eu lieu en 1980, lors d’un concert à l’Hammersmith Odeon. A cette époque, la formation New Yorkaise est à la croisée des chemins entre Hard Rock et Heavy Metal. Guy Speranza assure le chant aux côtés d’un Mark Reale inspiré, délivrant une prestation bourrée de feeling et d’énergie. Passé aux oubliettes, ce disque mérite vraiment le détour, rivalisant haut la main avec The Eagle Has Landed, Highway Song Live ou Baron Al Rojo Vivo, autres enregistrements en public incontournables du début des eighties.
A Time Of Changes
Novembre 1984, Metallica sort un
maxi 45T intitulé Creeping Death. En face B, deux reprises cataclysmiques :
Am I evil de
Diamond Head et le titre éponyme
d’un groupe nommé Blitzkrieg. Ce dernier sort
A Time Of Changes, quelques mois après la déflagration
Creeping Death. C’est là tout son malheur. Ce titre joué par Lars & Co, surpasse de la
tête et des épaules l’original. Le chant de James Hetfield, tout juvénile
qu’il soit, est bien plus convaincant que celui de Brian Ross. En prenant ce
seul morceau comme valeur étalon, c’est l’album entier qui souffre d’un manque
de puissance, et s’avère ennuyeux sur la durée. Je n’ai jamais compris
l’engouement pour cette formation qui doit sans doute (comme
Diamond Head) une partie de sa notoriété, au fait qu’une de leur chanson ait été reprise
par Metallica. En guise de guerre éclair, nous avons juste droit à un pétard mouillé.
Armageddon
Savior
Metal Church
Non, Wayne ne fait pas référence
au super-héros masqué qui fait régner l’ordre sur Gotham City. C’est le
patronyme du premier vocaliste de
Metal Church, David Wayne, qui nous délivre son unique album sobrement intitulé...
Metal Church. Histoire d'ajouter un peu de confusion, Craig Wells, ex guitariste de
l'église de métal, participe également à l’enregistrement. Musicalement on
navigue en terrain connu. Les clins d’œil à la formation d’Aberdeen ne
manquent pas : la pochette du disque, le jeu de batterie sur
The choice (rappelant celui de
Metal Church), et Nightmare II, suite logique de
(My favorite) Nightmare. Le mimétisme est poussé jusqu’à proposer une reprise,
Mississipi queen, qui, sans égaler Highway star, est plutôt bien balancée avec son solo au bottleneck. Solide et efficace ce
disque n’aura jamais de successeur, David Wayne nous ayant quitté le 10
mai 2005. A classer entre le
Metal Church de 1984 et
The Dark.
Leadbreaker
Leadbreaker : formation dont les
origines remontent à 2017, à Gävleborg, Suède. Ce pays nous a habitué, depuis
la fin des années 90, à sortir des groupes qui restent farouchement attachés à
un certain type de Heavy Metal. Cette mouvance, piochant dans le Hard Rock de
la fin des seventies et tout ce que le Heavy des eighties compte comme dérivés
(Doom, Speed, Thrash, Power…), est aujourd’hui baptisé New Wave
Of Traditional Heavy Metal. Le quatuor s’inscrit
dans cette lignée, avec tout ce que le style sous-entend comme clichés.
Passons sur la pochette, aussi moche que celle de leur compatriote de
Torch, et concentrons-nous sur le contenu. Assez varié dans leurs exécutions, les
compos déboulent avec savoir-faire, portées par un chant rappelant Geddy Lee
(Rush). La première écoute ne laisse pas un souvenir impérissable et pourtant, je
me suis laissé séduire, succombant au charme désuet d’une première production
juvénilement sympathique.
Harder And Heavier
Ceux qui s'intéressent à l'histoire du Hard Rock et du Heavy Metal devraient
savoir que l'origine du style remonte au Gospel. Ok, là je passe pour un fou
mais... Le gospel est à l'origine du Blues, composante essentielle avec le Rock de ce qui deviendra le Metal. Cette compilation est là pour rendre
hommage au Rock British des années soixante qui engendrera l'enfant terrible
qu'est le Punk, et son pendant tout aussi barré mais musicalement plus
structuré, le Hard Rock. Ces influences se feront ressentir chez un grand
nombre de groupes US des années 80 issus de la vague Glam/Hair Metal. Comme
toujours pour ce genre d'exercice, il y a du bon et du moins bon, mais
l'intérêt réside dans la palette hétéroclite des musiciens qui se livrent à l’expérience. Tous viennent d'univers différents, parfois antagonistes, pour
nous livrer une relecture personnelle et Heavy de standards oubliés.
Sympathique et divertissant !
Liberté Egalité Fraternité Metallica!
Le 13 novembre 2015 à 21h40 la salle de spectacle du Bataclan subit « l’enfer
des hommes pour leur amour des dieux ». Personne n’oubliera ! Pourquoi je
commence cette chronique par ces mots ? Tout simplement parce que
Metallica, de sa propre initiative et sur son propre label, décide de sortir le 16
avril 2016 cet enregistrement public, dont le bénéfice des ventes sera versé
aux familles des victimes de cette funeste soirée. Le concert capté sur cette
galette a été enregistré le 11 juin 2003, dans la petite salle de spectacle
susnommée, lors de la tournée promotionnelle de
St Anger. Ce jour là, le groupe délivrera trois prestations, dans trois salles
différentes de la capitale. Les privilégiés présents lors de cet évènement ont
eu droit à un condensé de Heavy Metal rageur et sans fioriture, les
"Four Horsemen" prouvant par-là même
qu’ils restent les maitres incontestés du genre.
Publié le 13 novembre 2021 à 21:40
No remorse
Frantic
Seek & destroy
Heavy Metal Drill
Au pays du soleil levant, on peut baigner dans une société ultra moderne et rester très attaché aux traditions. Metalucifer s’inscrit dans cette lignée de musiens qui, bon an mal an, portent le flambeau d’un Heavy Metal conservateur fortement ancré dans les eighties. En 1995, le grunge a quelque peu marginalisé voire ringardisé ce style de musique. Ça n’a pas pour autant découragé Gezolucifer (membre du Sabbat japonais) qui formera Metalucifer pour rendre hommage à cette génération NWOBHM. Certes, le nom du groupe frise le cliché absolu, sa musique aussi, mais qu’importe. Au fil des morceaux on se prend à secouer la tête sur des mélodies fortement influencées par Iron Maiden, Judas Priest, et, dans une moindre mesure, Saxon. Heavy Metal Drill est la première cartouche anachronique d’une formation, qui comme la DeLorean avec Marty Mc Fly, nous propulse naïvement pour un retour vers le futur. Bon enfant et salvateur.
Blitzspeer Live
Blitzspeer nous arrive de New-York. En décidant de sortir un live en guise de première livraison discographique, le groupe opte pour une démarche quelque peu singulière. Phil Caivano (guitares et chant) explique ce choix par sa volonté de mettre en avant l’énergie déployée par le groupe lors de ses prestations scéniques. Il ne se voit pas défendre un album studio qui risque de se noyer dans les méandres de la communication marketing d’une grosse maison de disque comme Sony/Epic. Ce Blitzspeer Live, à la croisée des chemins d’un Hard Rock à la Motörhead et d’un Heavy Metal pêchu, laisse une impression mitigée. Je ne retiendrai que trois compositions du groupe : City boy, qui ouvre le bal de façon énergique, l’oppressant Road machine, et un Sky high again accrocheur (mon préféré). Une reprise de Kick out the jams (MC5) clôture agréablement cet EP de sept titres, ni mauvais, ni transcendant.
The Organization
En 1991, confronté à différents problèmes,
Death Angel et sa maison de
disques se séparent, juste après la sortie du troisième album. La formation
choisit de mettre sa carrière entre parenthèse lorsque Mark Osegueda (chant)
quitte le groupe. Les quatre membres restants décident de poursuivre
l’aventure sans lui, optant pour le patronyme de
The Organization (nom faisant
référence à un titre de l’indispensable
Act III). Changement de nom, mais surtout, changement de style : du Thrash raffiné
et technique on passe à du Metal Alternatif, plus accessible et plus en vogue
à ce moment-là. Sans être mauvaise, cette première livraison a du mal à
convaincre. Des relents funky par-ci (moins prononcés que chez
Infectious Grooves), du Rock par-là, un peu de Thrash, un peu de guitare acoustique et quelques
orchestrations, l’ensemble manque d’unité. Malgré certaines fulgurances (Lift, Bringer, Withdrawal), The Organization peinera à
séduire les inconditionnels de la première heure.
Hard Rock 'N' Roll
Au pays de Che Guevara en voilà quatre qui devaient sécher les leçons de Tango
pour s’encanailler à grands coups de Rock ‘N’ Roll. Contrairement à l’icône de
la révolution cubaine, les natifs de Buenos Aires n’ont rien révolutionné. Ils
ont dû ingérer en accéléré le petit Angus illustré en cours du soir, pour le
restituer sur Hard Rock ‘N’ Roll. Ici, point de « Bidulcore » ou de « Machin-truc Metal », juste du son, de
la lumière, de la batterie, des guitares et …
Let there be rock. Le timbre de voix et le mimétisme vocal font penser à Bon Scott (parfois
Angry Anderson).
Smokin’ Fire dérive vers
Status Quo, Take Me frise le plagiat
(l’hommage ?) de
The butcher and fast eddy (Rose Tattoo), mais, pour les déçus de
Power Up, si vous voulez une bonne (over)dose de Hard vintage,
42 Decibel transpire le bon vieil
AC/DC.
Beat Me
Intégristes de True Metal hostiles à la diversité artistique et au mélange des
genres, épargnez-vous la lecture de ces quelques lignes. Pour les autres, je
ne sais pas par quelle note commencer cette chronique tant il est difficile de
qualifier la musique de ce Beat Me. On pense tour à tour à
Black Sabbath, Queens Of The Stone Age, Led Zeppelin ou
Pink Floyd… A la frontière du Hard Rock, du Stoner, et du Punk,
Electric Eel Shock nous délivre 11
perles de musique bruyante et déjantée accompagnés d'une reprise toute personnelle et
très réussie du Iron man de
Black Sabbath. Ajoutez à cela des textes non dénués d’humour comme I can hear the sex noise, ou
Rock & roll kills the blues, des musiciens qui maitrisent leur sujet et vous obtenez un album
rafraichissant, qui, à défaut de plaire à tout le monde, ravira les plus
ouverts d’entre vous.
The Wayward Sons Of Mother Earth
A l’origine de Skyclad, on trouve des musiciens bien établis sur la scène britannique : Martin
Walkyer, chanteur et parolier de talent (qui vient de mettre un terme à sa
collaboration avec Sabbat), Steve Ramsey (guitare) et Graeme English (basse) en provenance de
Pariah/Satan. Si Skyclad est considéré comme
le pionnier du Folk Metal,
The Wayward Sons Of Mother Earth
s’inscrit plutôt dans un registre Thrash Metal aux mélodies bien senties. Il
faut attendre
The widdershins jig et son riff
entêtant, pour se laisser entrainer dans une ambiance folk moyenâgeuse,
envouté par la mélodie imparable distillée par le violon et la flute.
L’ensemble des morceaux fait la part belle au phrasé si particulier de Martin
Walkyer, espèce de chant incantatoire d’un gourou maléfique, haranguant ses
adeptes lors d’un rituel initiatique. Agrémenté de deux passages acoustiques
et d’une balade que ne renierai pas
Manowar, cette première livraison est une vraie réussite.
Power Of Inner Strength
En 1992, Dave lombardo quitte une première fois
Slayer, fâché avec ses compagnons de jeu. La réputation du bonhomme aidant (il est
considéré comme un des meilleurs batteurs Metal du moment, si ce n’est le
meilleur), il ne va pas tarder à monter un nouveau projet. En 1993 il
s’acoquine avec Waldemar Sorychta (guitariste et producteur) pour former
Grip Inc., complétant le casting avec Gus Chambers (chant) et Jason Viebrooks (basse).
Le raz de marée minimaliste du Grunge, au début de la décennie, a relégué le
Thrash au chapitre des faire valoir de la musique rebelle et antisystème, le
plongeant dans un coma artificiel. En 1995,
Power Of Inner Strength nous en
sort brièvement, en nous offrant 41 minutes d’un Thrash novateur, aux
sonorités alambiquées, modernes et groovy, porté par la hargne vocale de Gus
Chambers et le jeu inspiré d’un Dave Lombardo impérial. Puissant et
dévastateur, à découvrir !!!
The Birthday Party
No Sleep ‘Til Hammersmith mis à
part, nous avons ici un des tout meilleurs live de
Motörhead avec
Nö Sleep At All. Bien que paru en 1990, l’enregistrement date du 26 Juin 1985, commémorant
le dixième anniversaire de la bande à Lemmy. A l’origine sorti en 1986 au
format VHS, l’album est malheureusement amputé de
Stay clean et, plus
incompréhensible, d’Overkill. L’ordre des morceaux se voit également bouleversé. Qu’est ce qui fait de ce
live un incontournable ? Tout d’abord c’est le premier qui voit Motörhead se
produire sous forme d’un quatuor : Lemmy, Phil Campbell, Michael « Würzel »
Burston et Pete Gill (transfuge de
Saxon). Ensuite, c'est l’occasion de découvrir
Mean machine et
Nothing up my sleeve, deux titres du futur Orgasmatron. Enfin, il se dégage de cette prestation une énergie communicative avec un
Killed by death dantesque à vous
filer la chair de poule. A posséder absolument.
Riding Another Toxic Wave
From the famous mighty Nancy Bay Area scene, may I introduce you the ass
kicker and brain killer : Illegal Corpse… Ooops !!! Mais qu’est-ce qu’il
m’arrive ? Me voilà atteint « d’anglicite » aiguë, alors que la formation est
un pur produit du pays des fromages qui puent. Pourtant, en écoutant Riding
Another Toxic Wave, rien ne nous invite à pressentir l’origine de ce
Thrash/Crossover, bien produit, bien mixé, qui contraste énormément avec ce
que les formations hexagonales ont pu proposer quelques décennies en
arrière. Chant rageur accompagné de riffs tranchants et rapides, dont
certaines rythmiques font indubitablement penser à Slayer, les nancéiens
nous délivrent 13 brûlots de Crossover sans concession, d’une intensité
invitant au mosh. Sans révolutionner un genre peu enclin au lyrisme symphonique, Illegal
Corpse est capable de rivaliser avec n’importe quels groupes américains,
maitres incontestés du genre. N’hésitez pas à encourager notre
patrimoine culturel, achetez ce disque.
Phoenix
Dans les années 80 les formations hexagonales fleurissent mais doivent
composer avec trois handicaps : la faiblesse des productions, la langue
de Molière, le manque d’implication du public tricolore.
Sortilège, fleuron d’un Heavy mélodique à la française, sortira un EP et deux albums,
et se séparera en 1986. Porté par le regain d’intérêt pour les eighties, le
groupe se reforme en 2018. Les mêmes qui étaient absents 35 ans plus tôt,
encensent avec une nostalgie hypocrite leur retour discographique.
Phoenix c’est pourtant du neuf
avec du vieux. Réenregistrer des titres de leur parutions précédentes est une
bonne idée. Le son est bien plus convaincant et le chant de Christian
« Zouille » Augustin ne démérite pas. Mais pourquoi ne pas avoir
gommé les wohohoho et yeaheaheah anachroniques qui ponctuent régulièrement ses
vocalises ? Le coté pop de
Toujours plus haut, un des 2 inédits, me laisse également perplexe. J’attendais mieux. Au Hellfest sur la Mainstage 02 le 19 juin.
Hungry For Action
Presque deux ans après le début de la pandémie, confinements et restrictions ont
généré de la frustration chez chacun d’entre nous. On peut aisément comprendre
l’appétit à vouloir passer à l’action dès que l’occasion s’est présentée.
Hungry For Action c’est 27 minutes
tonitruantes de joyeux bordel, du
High Energy Rock ’N’ Roll
salvateur qui vous fera renoncer aux cotons tiges pour décrasser vos oreilles.
De la bouche même du guitariste Elio,
Iron Lizards est un clin d’œil aux
dieux du Garage Rock que furent les
Stooges et
MC5, tout en rendant hommage à la scène Rock et Hardcore des années 90,
Zeke et
The Hellacopters en tête. Ajoutez à cela une petite dose de
Motörhead et vous obtenez douze
titres sans fioritures qui vont à l’essentiel. Petite précision importante,
Iron Lizards c’est du made in
France qui évolue dans un style peu représenté chez nous, alors ruez-vous sur
cette galette.
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