Avec Les Variations, Volcania et Trust, Shakin' Street fait partie des toutes premières formations françaises à jouer du Hard Rock. Emmené par la chanteuse Fabienne Essaïgh (alias Fabienne Shine), le groupe, souffre malheureusement d’instabilité chronique, et verra passer en son sein quelques pointures du Rock hexagonal : Corine Marienneau, Louis Bertignac (Téléphone) et Norbert Krief (Trust). Shakin’ Street, deuxième parution des parisiens, sort sous la houlette d’un producteur/manager de renom, Sandy Pearlman (The Dictators, Blue Öyster Cult, Black Sabbath) et avec la présence d’un invité de marque en la personne de Ross Friedman (plus connu sous le nom de Ross The Boss, ex The Dictators et futur Manowar). Malgré ce casting international, Solid As A Rock (l’autre nom de l’album) ne trouvera pas son audience. Bien que prometteur et faisant partie des meilleures productions françaises du genre, le public jettera son dévolu sur un Trust plus virulent chantant en français.
The Real Thing
Aujourd’hui, pour découvrir de nouvelles sensations musicales, il suffit de
cliquer bêtement sur les liens proposés par n’importe quelle plateforme de
streaming. Avant l’avènement d’internet, les choses étaient moins instantanées
et un peu plus compliquées. En dehors des magazines spécialisés, un de mes
critères de découverte, était de décortiquer les influences musicales de mes
artistes préférés. C’est en voyant James Hetfield porter un t-shirt
Faith No More que j’ai commencé à
m’intéresser à ce groupe atypique dont la date de formation remonte à 1979.
Dix ans plus tard, et après un changement de chanteur,
The Real Thing vient me
chatouiller les oreilles. Bien plus heavy que les
Red Hot Chilli Pepers, la musique est un condensé d’influences allant du Jazz au Heavy Metal en
passant par le Funk, le Rap et le Thrash. Du début à la fin les compos sont
phénoménales, portées par la folie talentueuse de Mike Patton.
It's Five O'clock Somewhere
Avec le succès d'Appetite For Destruction, Guns N’ Roses connaît une
ascension vertigineuse Pourtant tout n’est pas rose au pays des
Guns. Les premières fissures ne tardent pas à apparaitre: Steven Adler est
licencié et remplacé par Matt Sorum (The Cult) pour l’enregistrement du diptyque
Use Your Illusion; Izzy Straddlin, usé par les frasques de son égocentrique chanteur, claque
la porte; Gilby Clarke lui succède pour être viré à son tour après la tournée
de 1994. Dans ce contexte chaotique, Slash continue de composer pour le
prochain disque. Axl Rose refusant tout en bloc, l’homme au chapeau ne se
démonte pas. Il fonde
Slash’s Snakepit avec ses (ex)
comparses Matt et Gilby, épaulé par Mike Inez (Alice In Chains) et Eric Dover. Il utilisera sur
It’s Five O’ Clock Somewhere le
travail rejeté par Axl. Sans égaler
Appetite For Destruction, l’album, condensé du talent du guitariste, vaut largement le détour.
A Dream Of Wilderness
Je suis loin d'être un amateur de Metal Symphonique. Je ne suis pas non plus
un grand spécialiste de Death Metal. Autant dire que j'aborde cette chronique
avec un certain handicap. Je me demande même comment réussir à sortir les 150
mots habituels que je me suis fixé pour rédiger mes articles. Commençons par
l'emballage. De l'esthétique de la pochette se dégage une sensation étrange de
puissance et de mystère qui détonne avec le côté puérilement gore auquel
certaines productions Death nous ont habituées. Vient ensuite le contenu. Dès
les premières notes, un constat : le son est énorme, mettant en valeur les
compositions et arrangements de grandes qualités de Martin Hamiche. On
débranche le cerveau pour se faire happer par l'univers musical et commence
alors un parcours initiatique où chacun se laisse bercer par ses propres rêves
de nature sauvage.
A Dream Of Wilderness et
Aephanemer exigent votre
attention.
Dèche A La Ch'touille
Nous sommes à peine sortis d’une période compliquée plombée par le Sars-Cov-2,
que plane la menace de quelques psychopathes égocentriques aux visées
expansionnistes, n’ayant qu’une seule préoccupation : satisfaire leurs
intérêts de mégalos narcissiques. Avouez qu’il y a de quoi devenir paranoïaque
et dépressif. Dans ce contexte anxiogène, pourquoi ne pas remettre au gout du
jour le bon vieil adage baba cool ‘’Faites l’amour, pas la guerre’’ ? Certes,
Dèche A La Ch’touille, c’est moins glamour et poétique. C’est du punk français, dont le rock
minimaliste fera fuir plus d’un mélomane coincé, et dont les paroles, pour la
plupart basées en dessous de la ceinture, ont de quoi frapper d’apoplexie la
cour rapprochée des néo-féministes d’Alice Coffin.
Tulaviok nous balance 14 titres de
son Queue Pon Paillard sans aucune autre prétention que de nous faire passer
un bon moment. Mention spéciale à
Nina ma poupée, parodie du tube de
Michel Polnareff.
Year Of The Demon
Durant les mois de restrictions liés au Covid, certains artistes se sont
mis à taper le bœuf à distance pendant que d’autres, plus mercantiles,
donnaient des concerts diffusés en streaming, devant une assistance invisible
et silencieuse. Night Demon a
préféré sortir quatre inédits (uniquement disponibles en 45 T), aujourd’hui
regroupés sur Year Of The Demon, complétés de six reprises.
Fast bites (Le Griffe), 100 MPH (Cirith Ungol), The Sun Goes Down (Thin Lizzy), font partie d’un patrimoine musical dont on avait presque oublié
l’existence alors que
Wasted Years (Iron Maiden) semble plus convenu, et que la vraie surprise vient des live de
In trance et
I’m a robot man, vieux titres de Scorpions, qui voient Uli Jon Roth participer à la fête. Coté inédits, mis à part
Vystria flirtant avec le
speed/thrash du début 80, le reste sonne dans la tradition de ce que le groupe
a déjà produit.
Ten Years Of Crap - Live -
Trois ans après Rebel Dayz, nos 3 pistoleros de Basse-Saxe sont de retour avec un double album
enregistré en public. Ten Years Of Crap – Live –, commémore plus de dix années
d’existence vouée au sacrosaint Rock ‘N’ Roll tant défendu par Lemmy. Les
quatre réalisations studio sont passées en revue avec une surreprésentation
étonnante de Nitrogods (paru en 2012). Le groupe ne s’embarrasse pas de
superflu, ça sonne authentique. Forcément, on pense à Motörhead, influence
assumée par Claus « Oimel » Larcher pour lancer Damn right, titre sur lequel
Henny Wolter semble, durant quelques notes, habité par l’esprit de « Fast »
Eddie Clarke qu’il a côtoyé dans Bastards. Un peu de wah-wah, pas mal de
slide, un duel basse/guitare sur un Back home aux accents de
Thin Lizzy, en dix-neuf titres, Nitrogods nous raconte toute l’histoire du
Hard Rock avec l’adhésion d’un public que l’on aurait aimé plus présent.
Atma
Après de longs mois d’absence dus à l’indisponibilité d’un de ses membres, le
quatuor d’Aschaffenbourg est de retour avec Atma, pour une cinquième salve
studio de Stoner psychédélique. Les connaisseurs ne seront pas dépaysés et
retrouveront les ingrédients déjà présents sur Moksha (2015) agrémentés de
quelques petites trouvailles sonores flirtant avec l’électro. Pas
d’inquiétude, les doses sont tellement homéopathiques, que My Sleeping Karma
n’a aucune chance de se retrouver tête d’affiche du prochain Tomorrowland (*).
Les mélodies sont simples, toujours aussi envoutantes, emmenées par le jeu de
batterie aérien et hypnotique de Steffen Weigand. Selon les musiciens
eux-mêmes, Atma raconte l’histoire de leurs vies, celle de quatre amis qui ont
traversés une période ponctuée de traumatismes, de douleurs, et d’anxiété, au
point de douter de l’existence même de ce disque qui s’avère tout aussi
indispensable que son prédécesseur. A écouter ou découvrir absolument.
(*) Plus grand festival électro au monde.
Finisterra
Formé en 1988 sous le nom de
Transylvania (hommage à
Iron Maiden), le groupe adopte son patronyme en 1989. Intégrant des instruments comme
le violon et la flute, les madrilènes n’hésitent pas à inclure dans leurs
morceaux inspirés par la
"Vierge De Fer", des éléments de musique classique, celtique et folk. Ajouter à cela le
chant en Espagnol, et vous obtenez un mélange détonnant susceptible de faire
fuir les néo-métalleux. Pourtant, la langue de Cervantès se marie très bien
avec le Heavy Metal riche et varié de
Mägo De Oz. S’il fallait encore prouver au grand public ignorant tout du Metal, que
la diversité stylistique de ce genre musical tant décrié, dépasse de loin
les stéréotypes qui lui sont affublés,
Finisterra reste une belle
entrée en matière. Cerise sur le gâteau, les heureux possesseurs de la
version vinyle peuvent mieux se délecter d’une pochette à l’humour décalé,
bourrée de grivoiseries.
Inscription à :
Articles (Atom)