Solid As A Rock

Shakin' Street 1980 Solid As A Rock
Avec Les Variations, Volcania et Trust, Shakin' Street fait partie des toutes premières formations françaises à jouer du Hard Rock. Emmené par la chanteuse Fabienne Essaïgh (alias Fabienne Shine), le groupe, souffre malheureusement d’instabilité chronique, et verra passer en son sein quelques pointures du Rock hexagonal : Corine Marienneau, Louis Bertignac (Téléphone) et Norbert Krief (Trust). Shakin’ Street, deuxième parution des parisiens, sort sous la houlette d’un producteur/manager de renom, Sandy Pearlman (The Dictators, Blue Öyster Cult, Black Sabbath) et avec la présence d’un invité de marque en la personne de Ross Friedman (plus connu sous le nom de Ross The Boss, ex The Dictators et futur Manowar). Malgré ce casting international, Solid As A Rock (l’autre nom de l’album) ne trouvera pas son audience. Bien que prometteur et faisant partie des meilleures productions françaises du genre, le public jettera son dévolu sur un Trust plus virulent chantant en français.

The Real Thing

Faith No More 1989 The Real Thing
Aujourd’hui, pour découvrir de nouvelles sensations musicales, il suffit de cliquer bêtement sur les liens proposés par n’importe quelle plateforme de streaming. Avant l’avènement d’internet, les choses étaient moins instantanées et un peu plus compliquées. En dehors des magazines spécialisés, un de mes critères de découverte, était de décortiquer les influences musicales de mes artistes préférés. C’est en voyant James Hetfield porter un t-shirt Faith No More que j’ai commencé à m’intéresser à ce groupe atypique dont la date de formation remonte à 1979. Dix ans plus tard, et après un changement de chanteur, The Real Thing vient me chatouiller les oreilles. Bien plus heavy que les Red Hot Chilli Pepers, la musique est un condensé d’influences allant du Jazz au Heavy Metal en passant par le Funk, le Rap et le Thrash. Du début à la fin les compos sont phénoménales, portées par la folie talentueuse de Mike Patton.
 

It's Five O'clock Somewhere

Slash's Snakepit 1995 It's Five O'clock Somewhere
Avec le succès d'Appetite For Destruction, Guns N’ Roses connaît une ascension vertigineuse Pourtant tout n’est pas rose au pays des Guns. Les premières fissures ne tardent pas à apparaitre: Steven Adler est licencié et remplacé par Matt Sorum (The Cult) pour l’enregistrement du diptyque Use Your Illusion; Izzy Straddlin, usé par les frasques de son égocentrique chanteur, claque la porte; Gilby Clarke lui succède pour être viré à son tour après la tournée de 1994. Dans ce contexte chaotique, Slash continue de composer pour le prochain disque. Axl Rose refusant tout en bloc, l’homme au chapeau ne se démonte pas. Il fonde Slash’s Snakepit avec ses (ex) comparses Matt et Gilby, épaulé par Mike Inez (Alice In Chains) et Eric Dover. Il utilisera sur It’s Five O’ Clock Somewhere le travail rejeté par Axl. Sans égaler Appetite For Destruction, l’album, condensé du talent du guitariste, vaut largement le détour.

A Dream Of Wilderness

Aephanemer 2021 A Dream Of Wilderness
Je suis loin d'être un amateur de Metal Symphonique. Je ne suis pas non plus un grand spécialiste de Death Metal. Autant dire que j'aborde cette chronique avec un certain handicap. Je me demande même comment réussir à sortir les 150 mots habituels que je me suis fixé pour rédiger mes articles. Commençons par l'emballage. De l'esthétique de la pochette se dégage une sensation étrange de puissance et de mystère qui détonne avec le côté puérilement gore auquel certaines productions Death nous ont habituées. Vient ensuite le contenu. Dès les premières notes, un constat : le son est énorme, mettant en valeur les compositions et arrangements de grandes qualités de Martin Hamiche. On débranche le cerveau pour se faire happer par l'univers musical et commence alors un parcours initiatique où chacun se laisse bercer par ses propres rêves de nature sauvage. A Dream Of Wilderness et Aephanemer exigent votre attention.

Dèche A La Ch'touille

Nous sommes à peine sortis d’une période compliquée plombée par le Sars-Cov-2, que plane la menace de quelques psychopathes égocentriques aux visées expansionnistes, n’ayant qu’une seule préoccupation : satisfaire leurs intérêts de mégalos narcissiques. Avouez qu’il y a de quoi devenir paranoïaque et dépressif. Dans ce contexte anxiogène, pourquoi ne pas remettre au gout du jour le bon vieil adage baba cool ‘’Faites l’amour, pas la guerre’’ ? Certes, Dèche A La Ch’touille, c’est moins glamour et poétique. C’est du punk français, dont le rock minimaliste fera fuir plus d’un mélomane coincé, et dont les paroles, pour la plupart basées en dessous de la ceinture, ont de quoi frapper d’apoplexie la cour rapprochée des néo-féministes d’Alice Coffin. Tulaviok nous balance 14 titres de son Queue Pon Paillard sans aucune autre prétention que de nous faire passer un bon moment. Mention spéciale à Nina ma poupée, parodie du tube de Michel Polnareff.
 

Year Of The Demon

Night Demon 2022 Year Of The Demon
Durant les mois de restrictions liés au Covid, certains artistes se sont mis à taper le bœuf à distance pendant que d’autres, plus mercantiles, donnaient des concerts diffusés en streaming, devant une assistance invisible et silencieuse. Night Demon a préféré sortir quatre inédits (uniquement disponibles en 45 T), aujourd’hui regroupés sur Year Of The Demon, complétés de six reprises. Fast bites (Le Griffe), 100 MPH (Cirith Ungol), The Sun Goes Down (Thin Lizzy), font partie d’un patrimoine musical dont on avait presque oublié l’existence alors que Wasted Years (Iron Maiden) semble plus convenu, et que la vraie surprise vient des live de In trance et I’m a robot man, vieux titres de Scorpions, qui voient Uli Jon Roth participer à la fête. Coté inédits, mis à part Vystria flirtant avec le speed/thrash du début 80, le reste sonne dans la tradition de ce que le groupe a déjà produit.
 

Ten Years Of Crap - Live -

Nitrogods 2022 Ten Years Of Crap - Live -
Trois ans après Rebel Dayz, nos 3 pistoleros de Basse-Saxe sont de retour avec un double album enregistré en public. Ten Years Of Crap – Live , commémore plus de dix années d’existence vouée au sacrosaint Rock ‘N’ Roll tant défendu par Lemmy. Les quatre réalisations studio sont passées en revue avec une surreprésentation étonnante de Nitrogods (paru en 2012). Le groupe ne s’embarrasse pas de superflu, ça sonne authentique. Forcément, on pense à Motörhead, influence assumée par Claus « Oimel » Larcher pour lancer Damn right, titre sur lequel Henny Wolter semble, durant quelques notes, habité par l’esprit de « Fast » Eddie Clarke qu’il a côtoyé dans Bastards. Un peu de wah-wah, pas mal de slide, un duel basse/guitare sur un Back home aux accents de Thin Lizzy, en dix-neuf titres, Nitrogods nous raconte toute l’histoire du Hard Rock avec l’adhésion d’un public que l’on aurait aimé plus présent.
 

Atma

Après de longs mois d’absence dus à l’indisponibilité d’un de ses membres, le quatuor d’Aschaffenbourg est de retour avec Atma, pour une cinquième salve studio de Stoner psychédélique. Les connaisseurs ne seront pas dépaysés et retrouveront les ingrédients déjà présents sur Moksha (2015) agrémentés de quelques petites trouvailles sonores flirtant avec l’électro. Pas d’inquiétude, les doses sont tellement homéopathiques, que My Sleeping Karma n’a aucune chance de se retrouver tête d’affiche du prochain Tomorrowland (*). Les mélodies sont simples, toujours aussi envoutantes, emmenées par le jeu de batterie aérien et hypnotique de Steffen Weigand. Selon les musiciens eux-mêmes, Atma raconte l’histoire de leurs vies, celle de quatre amis qui ont traversés une période ponctuée de traumatismes, de douleurs, et d’anxiété, au point de douter de l’existence même de ce disque qui s’avère tout aussi indispensable que son prédécesseur. A écouter ou découvrir absolument.

(*) Plus grand festival électro au monde.

Finisterra

Mägo De Oz 2000 Finisterra
Formé en 1988 sous le nom de Transylvania (hommage à Iron Maiden), le groupe adopte son patronyme en 1989. Intégrant des instruments comme le violon et la flute, les madrilènes n’hésitent pas à inclure dans leurs morceaux inspirés par la "Vierge De Fer", des éléments de musique classique, celtique et folk. Ajouter à cela le chant en Espagnol, et vous obtenez un mélange détonnant susceptible de faire fuir les néo-métalleux. Pourtant, la langue de Cervantès se marie très bien avec le Heavy Metal riche et varié de Mägo De Oz. S’il fallait encore prouver au grand public ignorant tout du Metal, que la diversité stylistique de ce genre musical tant décrié, dépasse de loin les stéréotypes qui lui sont affublés, Finisterra reste une belle entrée en matière. Cerise sur le gâteau, les heureux possesseurs de la version vinyle peuvent mieux se délecter d’une pochette à l’humour décalé, bourrée de grivoiseries.