A Time Of Changes

Blitzkrieg 1985 A Time Of Changes
Novembre 1984, Metallica sort un maxi 45T intitulé Creeping Death. En face B, deux reprises cataclysmiques : Am I evil de Diamond Head et le titre éponyme d’un groupe nommé Blitzkrieg. Ce dernier sort A Time Of Changes, quelques mois après la déflagration Creeping Death. C’est là tout son malheur. Ce titre joué par Lars & Co, surpasse de la tête et des épaules l’original. Le chant de James Hetfield, tout juvénile qu’il soit, est bien plus convaincant que celui de Brian Ross. En prenant ce seul morceau comme valeur étalon, c’est l’album entier qui souffre d’un manque de puissance, et s’avère ennuyeux sur la durée. Je n’ai jamais compris l’engouement pour cette formation qui doit sans doute (comme Diamond Head) une partie de sa notoriété, au fait qu’une de leur chanson ait été reprise par Metallica. En guise de guerre éclair, nous avons juste droit à un pétard mouillé.
 
Blitzkrieg

Armageddon

Savior

Metal Church

Wayne 2001 Metal Church
Non, Wayne ne fait pas référence au super-héros masqué qui fait régner l’ordre sur Gotham City.  C’est le patronyme du premier vocaliste de Metal Church, David Wayne, qui nous délivre son unique album sobrement intitulé... Metal Church. Histoire d'ajouter un peu de confusion, Craig Wells, ex guitariste de l'église de métal, participe également à l’enregistrement. Musicalement on navigue en terrain connu. Les clins d’œil à la formation d’Aberdeen ne manquent pas : la pochette du disque, le jeu de batterie sur The choice (rappelant celui de Metal Church), et Nightmare II, suite logique de (My favorite) Nightmare. Le mimétisme est poussé jusqu’à proposer une reprise, Mississipi queen, qui, sans égaler Highway star, est plutôt bien balancée avec son solo au bottleneck. Solide et efficace ce disque n’aura jamais de successeur, David Wayne nous ayant quitté le 10 mai 2005. A classer entre le Metal Church de 1984 et The Dark.
 

Leadbreaker

Leadbreaker 2020 Leadbreaker
Leadbreaker : formation dont les origines remontent à 2017, à Gävleborg, Suède. Ce pays nous a habitué, depuis la fin des années 90, à sortir des groupes qui restent farouchement attachés à un certain type de Heavy Metal. Cette mouvance, piochant dans le Hard Rock de la fin des seventies et tout ce que le Heavy des eighties compte comme dérivés (Doom, Speed, Thrash, Power…), est aujourd’hui baptisé New Wave Of Traditional Heavy Metal. Le quatuor s’inscrit dans cette lignée, avec tout ce que le style sous-entend comme clichés. Passons sur la pochette, aussi moche que celle de leur compatriote de Torch, et concentrons-nous sur le contenu. Assez varié dans leurs exécutions, les compos déboulent avec savoir-faire, portées par un chant rappelant Geddy Lee (Rush). La première écoute ne laisse pas un souvenir impérissable et pourtant, je me suis laissé séduire, succombant au charme désuet d’une première production juvénilement sympathique.
 

Harder And Heavier

Compilation 2010 Harder And Heavier '60s British Invasion Goes Metal
Ceux qui s'intéressent à l'histoire du Hard Rock et du Heavy Metal devraient savoir que l'origine du style remonte au Gospel. Ok, là je passe pour un fou mais... Le gospel est à l'origine du Blues, composante essentielle avec le Rock de ce qui deviendra le Metal.  Cette compilation est là pour rendre hommage au Rock British des années soixante qui engendrera l'enfant terrible qu'est le Punk, et son pendant tout aussi barré mais musicalement plus structuré, le Hard Rock. Ces influences se feront ressentir chez un grand nombre de groupes US des années 80 issus de la vague Glam/Hair Metal. Comme toujours pour ce genre d'exercice, il y a du bon et du moins bon, mais l'intérêt réside dans la palette hétéroclite des musiciens qui se livrent à l’expérience. Tous viennent d'univers différents, parfois antagonistes, pour nous livrer une relecture personnelle et Heavy de standards oubliés. Sympathique et divertissant !
 

Liberté Egalité Fraternité Metallica!

Metallica 2016 Liberté Egalité Fraternité Metallica!
Le 13 novembre 2015 à 21h40 la salle de spectacle du Bataclan subit « l’enfer des hommes pour leur amour des dieux ». Personne n’oubliera ! Pourquoi je commence cette chronique par ces mots ? Tout simplement parce que Metallica, de sa propre initiative et sur son propre label, décide de sortir le 16 avril 2016 cet enregistrement public, dont le bénéfice des ventes sera versé aux familles des victimes de cette funeste soirée. Le concert capté sur cette galette a été enregistré le 11 juin 2003, dans la petite salle de spectacle susnommée, lors de la tournée promotionnelle de St Anger. Ce jour là, le groupe délivrera trois prestations, dans trois salles différentes de la capitale. Les privilégiés présents lors de cet évènement ont eu droit à un condensé de Heavy Metal rageur et sans fioriture, les "Four Horsemen" prouvant par-là même qu’ils restent les maitres incontestés du genre.
 
Publié  le 13 novembre 2021 à 21:40

No remorse

Frantic

Seek & destroy

Heavy Metal Drill

Metalucifer 1996 Heavy Metal Drill
Au pays du soleil levant, on peut baigner dans une société ultra moderne et rester très attaché aux traditions. Metalucifer s’inscrit dans cette lignée de musiens qui, bon an mal an, portent le flambeau d’un Heavy Metal conservateur fortement ancré dans les eighties. En 1995, le grunge a quelque peu marginalisé voire ringardisé ce style de musique. Ça n’a pas pour autant découragé Gezolucifer (membre du Sabbat japonais) qui formera Metalucifer pour rendre hommage à cette génération NWOBHM. Certes, le nom du groupe frise le cliché absolu, sa musique aussi, mais qu’importe. Au fil des morceaux on se prend à secouer la tête sur des mélodies fortement influencées par Iron Maiden, Judas Priest, et, dans une moindre mesure, Saxon. Heavy Metal Drill est la première cartouche anachronique d’une formation, qui comme la DeLorean avec Marty Mc Fly, nous propulse naïvement pour un retour vers le futur. Bon enfant et salvateur.
 

Blitzspeer Live

Blitzspeer 1990 Blitzspeer Live
Blitzspeer nous arrive de New-York. En décidant de sortir un live en guise de première livraison discographique, le groupe opte pour une démarche quelque peu singulière. Phil Caivano (guitares et chant) explique ce choix par sa volonté de mettre en avant l’énergie déployée par le groupe lors de ses prestations scéniques. Il ne se voit pas défendre un album studio qui risque de se noyer dans les méandres de la communication marketing d’une grosse maison de disque comme Sony/Epic. Ce Blitzspeer Live, à la croisée des chemins d’un Hard Rock à la Motörhead et d’un Heavy Metal pêchu, laisse une impression mitigée. Je ne retiendrai que trois compositions du groupe : City boy, qui ouvre le bal de façon énergique, l’oppressant Road machine, et un Sky high again accrocheur (mon préféré). Une reprise de Kick out the jams (MC5) clôture agréablement cet EP de sept titres, ni mauvais, ni transcendant.

The Organization

The Organization 1993 The Organization
En 1991, confronté à différents problèmes, Death Angel et sa maison de disques se séparent, juste après la sortie du troisième album. La formation choisit de mettre sa carrière entre parenthèse lorsque Mark Osegueda (chant) quitte le groupe. Les quatre membres restants décident de poursuivre l’aventure sans lui, optant pour le patronyme de The Organization (nom faisant référence à un titre de l’indispensable Act III). Changement de nom, mais surtout, changement de style : du Thrash raffiné et technique on passe à du Metal Alternatif, plus accessible et plus en vogue à ce moment-là. Sans être mauvaise, cette première livraison a du mal à convaincre. Des relents funky par-ci (moins prononcés que chez Infectious Grooves), du Rock par-là, un peu de Thrash, un peu de guitare acoustique et quelques orchestrations, l’ensemble manque d’unité. Malgré certaines fulgurances (Lift, Bringer, Withdrawal), The Organization peinera à séduire les inconditionnels de la première heure.
 

Hard Rock 'N' Roll

42 Decibel 2013 Hard Rock 'N' Roll
Au pays de Che Guevara en voilà quatre qui devaient sécher les leçons de Tango pour s’encanailler à grands coups de Rock ‘N’ Roll. Contrairement à l’icône de la révolution cubaine, les natifs de Buenos Aires n’ont rien révolutionné. Ils ont dû ingérer en accéléré le petit Angus illustré en cours du soir, pour le restituer sur Hard Rock ‘N’ Roll. Ici, point de « Bidulcore » ou de « Machin-truc Metal », juste du son, de la lumière, de la batterie, des guitares et … Let there be rock. Le timbre de voix et le mimétisme vocal font penser à Bon Scott (parfois Angry Anderson).  Smokin’ Fire dérive vers Status Quo, Take Me frise le plagiat (l’hommage ?) de The butcher and fast eddy (Rose Tattoo), mais, pour les déçus de Power Up, si vous voulez une bonne (over)dose de Hard vintage, 42 Decibel transpire le bon vieil AC/DC.