...En Attendant...

Trust 1989 ...En attendant...
Lorsque les membres d’Anthrax décident de reprendre Antisocial sur State Of Euphoria, ils ne pouvaient pas s’imaginer que le succès de leur version puisse être à l’origine d’une reformation de Trust. Enterrant la hache de guerre, les parisiens partageront la même affiche que les new-yorkais lors du Monsters of rock de Bercy (1988), profitant de l’instant pour enregistrer leur premier album en public, Live! Paris By Night. À la surprise générale, ...En Attendant… sort avec la vocation de faire patienter les fans jusqu’à la parution du successeur du décrié Rock ‘N’ Roll. Au menu, deux excellents nouveaux titres, Good time et Allez monnaie blues qui n’auraient pas dépareillés sur Trust ou Répression. Boom boom et Paint it black complètent la galette avec le cultissime punkisant et jouissif Petit papa Noël. Enfin, Surveille ton look (enregistré à Bercy) termine cet encas qui n’aura pas de suite avant 1996, divergences musicales obligent.

Titres recommandés:

Good time
Allez monnaie blues
Petit papa Noël

The Daily Horror News

Risk 1987 The Daily Horror News
S’il est des musiciens que l’on peut taxer d’opportunisme musical ce sont bien ceux de Risk. Je m’explique. Witten, 1967, Heinz Mikus fonde Faithful Breath. La formation évolue dans un registre Rock Progressif enregistrant 2 albums. 1980, après quelques déboires le groupe se sépare, se reforme dans la foulée et enregistre 4 albums. Adoptant un style proche de celui d’Accept, le quatuor n’arrivera jamais à convaincre. 1987, le Speed Metal submerge le monde. Faithful Breath décide de changer de nom et d’identité musicale en accélérant le rythme. C’est sous le patronyme de Risk que The Daily Horror News sort dans les bacs. Tempi rapides flirtant parfois avec le Thrash, chœurs à la Accept, cette première livraison estampillée Metal teuton se laisse gentiment écouter. Le point fort du groupe reste son visuel à base de caricatures d’animaux, amenant un peu de fun là où d’autres abusent de stéréotypes éculés, souvent grotesques.
 

Heavy Metal Drill

Metalucifer 1996 Heavy Metal Drill
Au pays du soleil levant, on peut baigner dans une société ultra moderne et rester très attaché aux traditions. Metalucifer s’inscrit dans cette lignée de musiens qui, bon an mal an, portent le flambeau d’un Heavy Metal conservateur fortement ancré dans les eighties. En 1995, le grunge a quelque peu marginalisé voire ringardisé ce style de musique. Ça n’a pas pour autant découragé Gezolucifer (membre du Sabbat japonais) qui formera Metalucifer pour rendre hommage à cette génération NWOBHM. Certes, le nom du groupe frise le cliché absolu, sa musique aussi, mais qu’importe. Au fil des morceaux on se prend à secouer la tête sur des mélodies fortement influencées par Iron Maiden, Judas Priest, et, dans une moindre mesure, Saxon. Heavy Metal Drill est la première cartouche anachronique d’une formation, qui comme la DeLorean avec Marty Mc Fly, nous propulse naïvement pour un retour vers le futur. Bon enfant et salvateur.
 

Hard Rock 'N' Roll

42 Decibel 2013 Hard Rock 'N' Roll
Au pays de Che Guevara en voilà quatre qui devaient sécher les leçons de Tango pour s’encanailler à grands coups de Rock ‘N’ Roll. Contrairement à l’icône de la révolution cubaine, les natifs de Buenos Aires n’ont rien révolutionné. Ils ont dû ingérer en accéléré le petit Angus illustré en cours du soir, pour le restituer sur Hard Rock ‘N’ Roll. Ici, point de « Bidulcore » ou de « Machin-truc Metal », juste du son, de la lumière, de la batterie, des guitares et … Let there be rock. Le timbre de voix et le mimétisme vocal font penser à Bon Scott (parfois Angry Anderson).  Smokin’ Fire dérive vers Status Quo, Take Me frise le plagiat (l’hommage ?) de The butcher and fast eddy (Rose Tattoo), mais, pour les déçus de Power Up, si vous voulez une bonne (over)dose de Hard vintage, 42 Decibel transpire le bon vieil AC/DC.
 

Power Of Inner Strength

Grip Inc. 1995 Power Of Inner Strength
En 1992, Dave lombardo quitte une première fois Slayer, fâché avec ses compagnons de jeu. La réputation du bonhomme aidant (il est considéré comme un des meilleurs batteurs Metal du moment, si ce n’est le meilleur), il ne va pas tarder à monter un nouveau projet. En 1993 il s’acoquine avec Waldemar Sorychta (guitariste et producteur) pour former Grip Inc., complétant le casting avec Gus Chambers (chant) et Jason Viebrooks (basse). Le raz de marée minimaliste du Grunge, au début de la décennie, a relégué le Thrash au chapitre des faire valoir de la musique rebelle et antisystème, le plongeant dans un coma artificiel. En 1995, Power Of Inner Strength nous en sort brièvement, en nous offrant 41 minutes d’un Thrash novateur, aux sonorités alambiquées, modernes et groovy, porté par la hargne vocale de Gus Chambers et le jeu inspiré d’un Dave Lombardo impérial. Puissant et dévastateur, à découvrir !!!

The Wayward Sons Of Mother Earth

Skyclad 1991 The Wayward Sons Of Mother Earth
A l’origine de Skyclad, on trouve des musiciens bien établis sur la scène britannique : Martin Walkyer, chanteur et parolier de talent (qui vient de mettre un terme à sa collaboration avec Sabbat), Steve Ramsey (guitare) et Graeme English (basse) en provenance de Pariah/Satan. Si Skyclad est considéré comme le pionnier du Folk Metal, The Wayward Sons Of Mother Earth s’inscrit plutôt dans un registre Thrash Metal aux mélodies bien senties. Il faut attendre The widdershins jig et son riff entêtant, pour se laisser entrainer dans une ambiance folk moyenâgeuse, envouté par la mélodie imparable distillée par le violon et la flute. L’ensemble des morceaux fait la part belle au phrasé si particulier de Martin Walkyer, espèce de chant incantatoire d’un gourou maléfique, haranguant ses adeptes lors d’un rituel initiatique. Agrémenté de deux passages acoustiques et d’une balade que ne renierai pas Manowar, cette première livraison est une vraie réussite.
 

(DLR Band)

Quand David Lee Roth quitte Van Halen en 1985, la formation est alors à son pic de popularité. En moins de dix ans, le fantasque chanteur est devenu un des showman les plus célèbres du monde, une icône du Hard US. Son départ en laisse plus d’un perplexe. En s’entourant de Steve Vai (guitare) et de Billy Sheehan (basse), deux maestros dans leur domaine, il crée pourtant la surprise. Les succès commerciaux de ses deux premiers disques lui donneront provisoirement raison. Sauf que les choses se gâtent quand Vai et Sheehan décident de poursuivre en solo. C’est alors une lente dégringolade. En s’accoquinant, entre autres, avec John Lowery alias John 5 (futur 2wo, Marilyn MansonRob Zombie, Mötley Crüe), il sortira (DLR Band) dans un quasi anonymat. C’est regrettable pour un album bien moins commercial que Skyscraper, qui saura satisfaire les adeptes d’Eat ‘Em And Smile ou du premier Van Halen.

Harder And Heavier

Compilation 2010 Harder And Heavier '60s British Invasion Goes Metal
Ceux qui s'intéressent à l'histoire du Hard Rock et du Heavy Metal devraient savoir que l'origine du style remonte au Gospel. Ok, là je passe pour un fou mais... Le gospel est à l'origine du Blues, composante essentielle avec le Rock de ce qui deviendra le Metal.  Cette compilation est là pour rendre hommage au Rock British des années soixante qui engendrera l'enfant terrible qu'est le Punk, et son pendant tout aussi barré mais musicalement plus structuré, le Hard Rock. Ces influences se feront ressentir chez un grand nombre de groupes US des années 80 issus de la vague Glam/Hair Metal. Comme toujours pour ce genre d'exercice, il y a du bon et du moins bon, mais l'intérêt réside dans la palette hétéroclite des musiciens qui se livrent à l’expérience. Tous viennent d'univers différents, parfois antagonistes, pour nous livrer une relecture personnelle et Heavy de standards oubliés. Sympathique et divertissant !
 

Metal Church

Wayne 2001 Metal Church
Non, Wayne ne fait pas référence au super-héros masqué qui fait régner l’ordre sur Gotham City.  C’est le patronyme du premier vocaliste de Metal Church, David Wayne, qui nous délivre son unique album sobrement intitulé... Metal Church. Histoire d'ajouter un peu de confusion, Craig Wells, ex guitariste de l'église de métal, participe également à l’enregistrement. Musicalement on navigue en terrain connu. Les clins d’œil à la formation d’Aberdeen ne manquent pas : la pochette du disque, le jeu de batterie sur The choice (rappelant celui de Metal Church), et Nightmare II, suite logique de (My favorite) Nightmare. Le mimétisme est poussé jusqu’à proposer une reprise, Mississipi queen, qui, sans égaler Highway star, est plutôt bien balancée avec son solo au bottleneck. Solide et efficace ce disque n’aura jamais de successeur, David Wayne nous ayant quitté le 10 mai 2005. A classer entre le Metal Church de 1984 et The Dark.
 

Watch Out

Watch Out est la première livraison discographique des suédois de Trash. Contrairement à ce que son nom peut laisser penser, sa musique n’a rien à voir avec un style qui commence à éclore : le Thrash Metal. Ici c’est du Rock burné, plus proche d’AC/DC ou Hanoi Rocks (influences revendiquées par le groupe) que de Slayer ou Metallica. Un chanteur, sorte de Klaus Meine à la voix éraillée, une paire de guitaristes efficace, des compositions solides, que demander de plus ? Même si on baigne dans un Hard Rock à la sauce wallabies qui peut paraitre stéréotypé, les 5 de Stockholm n’hésitent pas à s’octroyer quelques écarts stylistiques avec le funky We gonna get foxes, ou la fausse ballade aux relents d’All right now qu’est Name of the game. L’album s’écoule sans temps mort, on tape du pied, on secoue la tête, on passe un bon moment, c’est là l’essentiel.
 

Rock 'N' Roll Secours

Vulcain 1984 Rock 'n' roll secours
Sorti en 1984, Rock ‘N’ Roll Secours fait partie des albums indispensables de ce que le Hard national a pu produire dans cette première moitié de décennie. Plutôt que de marcher sur les traces de Judas Priest ou Iron Maiden, influences majeures de la jeune scène Metal tricolore, Vulcain se démarque en proposant un Hard Rock 'N' Roll façon Lemmy & Co. Ce choix lui vaudra d’ailleurs de se voir coller l’étiquette de Motörhead français. Avec une production au-dessus de la moyenne hexagonale, les parisiens signent avec Rock ‘N’ Roll Secours leur meilleur disque. En 2014, pour commémorer son trentième anniversaire, le trio décide de le réenregistrer. De Rock ‘n’ roll secours à Ebony en passant par Les damnés ou le Fils de Lucifer (sans oublier La digue du cul), l’occasion nous est donnée de (re)découvrir un monument du Hard français dans une version double CD contenant l’original de 1984.

Resurrection

Halford 2000 Resurrection
Intituler son premier album Resurrection quand on a Metal God comme pseudonyme, avouez qu’il y a de quoi sourire. Et pourtant, en quittant Judas Priest le 4 juillet 1991, alors que la formation anglaise est au sommet de sa popularité, Rob Halford ne se facilitera pas la tâche.  Auteur de deux albums de Metal contemporain avec Fight, groupe qu’il fonde juste après son départ, et d’une digression industrielle avec Two, sa carrière solo a du mal à décoller. En 2000, c’est donc sous son propre patronyme que sort le bien nommé Resurrection. Cette prèche marque un retour aux sources du Heavy Metal tel que Rob le pratiquait avec Judas Priest. L’ensemble des compositions est de bonne facture, malgré une petite baisse de régime sur la fin avec les très dispensables Temptation et Drive. A noter que Bruce Dickinson vient jouer les enfants de cœur sur The one you love to hate.