Hilljack

Après avoir fait partie de Salty Dog de 1986 à 1991 puis de Dangerous Toys (1994-1995) Michael Hannon (basse/chant) s’en va former Hilljack avec Keith Pickens (batterie) et Chuck Wolfe (guitare). Le trio sortira son unique album éponyme en 1997. Le contenu musical proposé, est un hard rock tonique et crasseux, de celui qui se joue dans les bars poisseux et enfumés, ambiance bourbon et p'tites pépées. Plus rugueux que les formations susnommées, porté par la voix éraillée de Michael, les titres s’enchainent dans un condensé de rock saturé et bluesy. Pas original pour deux sous mais bougrement efficace. Les bases sonores du futur American Dog (Steve Theado remplaçant Wolfe à la guitare) sont là. Trois morceaux présents ici, Too damn sober, Just an alcoholic et I’ll drink to that seront repris plus tard sur le Six Pack d’American Dog. Si vous aimez Nashville Pussy, Hilljack est fait pour vous.

Titres recommandés:

    Rock 'n' roll
    Dogs of war
    Out of the sun

Peer Günt

Peer Günt 1985 Peer Günt
Le pays du père Noël n’est pas le plus réputé en matière de Metal, mais il sait nous distiller quelques groupes de qualité aux influences disparates : Children Of Bodom, Apocalyptica, Amorphis, Waltari ou Impaled Nazarene, le spectre stylistique est large. Peer Günt, trio fondé en 1976 par l’indéboulonnable guitariste/chanteur Timo Nikki, se démarque de ses compatriotes. Ici point de Metal, mais un Hard Rock Boogie à la personnalité affirmée, sorte de Georges Thorogood énervé aux relents d’un Status Quo dopé aux amphétamines. Le bien nommé I don’t wanna be a rock ‘n’ roll star plante le décor. On comprend que les finlandais n'ont aucune chance de figurer au Rock And Roll Hall Of Fame. Fuck the jazz résume la mentalité de musiciens qui récitent leur partition, sans aucune autre prétention que de nous faire passer du bon temps. Vous reprendrez bien un peu de Hard through the night ?
 

Live At Hammersmith '79

Ted Nugent 1997 Live At Hammersmith '79
En 1979, déjà auteur de cinq albums studio et d’un double live, Ted Nugent joui d’une solide renommée, jusqu’à obtenir le statut honorifique et médiatique de guitar hero. Plus populaire aux U.S.A. qu’en Europe, il s’embarque dans une tournée sur le vieux continent, donnant 79 concerts en 85 jours. La réputation scénique du bonhomme l’ayant précédée, on ne l’appelle pas le Motor City Madman pour rien, il joue à guichet fermé au très célèbre Hammersmith Odeon de Londres.  Les promoteurs sentant le bon coup, demandent à Gonzo d’ajouter une autre date. Il refuse à cause d’un emploi du temps chargé, suggérant plutôt de faire un deuxième set le même soir (il en fera trois). Ce Live At Hammersmith ’79 est l’enregistrement de cette soirée. Initialement diffusé à la radio, il se trouve maintenant gravé pour la postérité, 18 ans plus tard. A classer entre Double Live Gonzo et Intensities In 10 Cities.

Vicious Attack

Sorti deux ans après l'incontournable Kill ’Em All (oui je sais j’en fait trop), Vicious Attack arrive trop tard pour devenir un classique du Speed Metal. Les groupes se la jouant Lucky Luke (*) du riff pullulent aux quatre coins du monde, et, sortir du lot s’avère être une tâche ardue. Abattoir ne démérite pas pour autant. Ce premier opus a de quoi séduire avec des titres rapides et agressifs à souhait (Scream from the grave, Don’walk alone), originaux (Vicious Attack), en passant par le clin d’œil à Motörhead (reprise convaincante de Ace of spades). Mais voilà, le train est passé, et ce n’est pas un ennuyeux The Only Safe Place, leur second album, qui leur permettra de raccrocher les wagons. 

(*) Lucky Luke, cow-boy de BD réputé pour tirer plus vite que son ombre (c’est pour mieux expliquer ma métalphore même si elle ne fait rire que moi).

Titres recommandés:

    Scream from the grave
    The enemy
    Ace of spades

Hard 'N' Heavy

Anvil 1981 Hard 'N' Heavy
Anvil c’est avant tout l’histoire de 2 potes de lycée, Steve « Lips » Kudlow et Rob Reiner, qui décident de se lancer dans la folle aventure du Rock ‘N’ Roll. Le groupe émerge à Toronto en 1979 sous le nom de Lips pour se rebaptiser Anvil en 1981. Avec Hard ‘N’ Heavy,  le quatuor annonce d’emblée la couleur sur le contenu de cette première production. De Hard il est question avec At the apartment qui flirte avec AC/DC sans pour autant plagier, tandis que Ooh Baby et Bondage auraient pu figurer sur un disque de Ted Nugent. Quant au Heavy il est présent sur le reste de l’album avec notamment un Bedroom game qui sort du lot, et une bonne reprise de Paint it black. Souvent cité comme influence par Metallica, Anthrax ou Slash, les Canadiens ne verront jamais leur carrière vraiment décoller malgré des débuts prometteurs.
 

Be My Slave

Bitch 1983 Be My Slave
Formé en 1980, Bitch est le premier groupe signé par Brian Slagel (découvreur de talents qui a lancé les carrières de Metallica, Ratt, Slayer et consort). Emmenée par Betsy « Bitch » Weiss, la formation enregistre en 1982 le titre Live for the whip pour la très prisée compilation Metal Massacre. Suivent le EP Damnation Alley, puis l’album Be My Slave (1983). S’appuyant sur les charmes de sa chanteuse qui joue les Maîtresses dominatrices, les Angelenos (habitants de Los Angeles) optent pour une image BDSM, signant des titres sans équivoque : Be my slave, Leatherbound. Coté musique, c’est du Heavy Metal américain typé eighties, rugueux dans la production, sonnant parfois punk. Sans être renversant artistiquement, Be My Slave choquera les puritains réactionnaires du PMRC de Tipper Gore, qui s’appuieront sur sa pochette et le contenu des paroles pour dénoncer la dangerosité de la musique sur « l’innocente jeunesse américaine ».
 

Beat Me

Electric Eel Shock 2005 Beat Me
Intégristes de True Metal hostiles à la diversité artistique et au mélange des genres, épargnez-vous la lecture de ces quelques lignes. Pour les autres, je ne sais pas par quelle note commencer cette chronique tant il est difficile de qualifier la musique de ce Beat Me. On pense tour à tour à Black Sabbath, Queens Of The Stone Age, Led Zeppelin ou Pink Floyd… A la frontière du Hard Rock, du Stoner, et du Punk, Electric Eel Shock nous délivre 11 perles de musique bruyante et déjantée accompagnés d'une reprise toute personnelle et très réussie du Iron man de Black Sabbath. Ajoutez à cela des textes non dénués d’humour comme I can hear the sex noise, ou Rock & roll kills the blues, des musiciens qui maitrisent leur sujet et vous obtenez un album rafraichissant, qui, à défaut de plaire à tout le monde, ravira les plus ouverts d’entre vous.
 

First Visit


Rogue Male
, groupe britannique formé par l'irlandais Jim Lyttle, était censé devenir, selon le magazine Kerrang, la nouvelle grosse sensation en provenance de la perfide Albion. Délivrant une musique à la croisée des chemins entre punk (dont Lyttle a côtoyé la scène) et hard rock/heavy, First visit, première livraison du groupe, est une vraie bonne petite claque. S’appuyant sur une imagerie post-apocalyptique influencée par Terminator et Mad Max, le groupe nous délivre des titres imparables qui parfois nous rappellent, dans l’exécution, un certain Mötörhead (Crazy motocycle, Get off my back, Unemployment). Rien à jeter sur cette galette d’un groupe qui a une véritable identité sonore. Hélas, Rogue Male disparaitra aussi vite qu’il est apparu, après la sortie de son deuxième album, Animal man. Ce dernier lui vaudra le droit d’apparaitre à la télévision française, aux enfants du rock, jouant une reprise endiablée du Pretty vacant des Sex Pistols. Culte!!!

Weird Visions

ADX 1991 Weird Visions
Dans les années 80, ADX était une figure de proue du Heavy Metal à la française. Malgré des critiques peu élogieuses dans Enfer Magazine à la sortie d’Exécution, la formation obtient au fil du temps et des albums, un succès national. Jouissant d’une réputation grandissante en dehors de l’hexagone, les franciliens attirent l’attention d’un des plus gros labels allemands du moment, Noise Records. Avec la promesse d’assurer une bonne exposition médiatique et une meilleure distribution internationale, Weird Visions sera produit chez nos voisins teutons. Seule obligation, chanter en Anglais, afin de toucher une plus large audience. Ce choix déconcerte une partie du public français qui boude un album pourtant bien produit et bien exécuté. Comble de malchance, Noise, au bord du dépôt de bilan, n’assurera pas la promotion de Weird Visions, transformant les rêves de conquête du groupe en échec commercial, et précipitant la mise en veille de ses activités.
 

World Gone Mad

CJSS 1986 World Gone Mad
CJSS acronyme de Chastain (guitares), Jinkens (chant), Skimmerhorn (basse), Sharp (batterie), est un des groupes de David Taylor Chastain, stakhanoviste de la six cordes. C’est à Black Dragon Records, label français, que l’on doit la découverte de ce disque dans nos contrées. S’inscrivant dans la mouvance du moment, CJSS s’appuie sur les talents d’un virtuose de la guitare aux influences néoclassiques. Moins pompeux et démonstratif dans la forme qu’un Yngwie Malmsteen (qui fait alors figure de référence), ou que la plupart des productions de l’écurie de Mike Varney, les 4 de Cincinnati nous délivre avec World Gone Mad, un solide album de Heavy Metal. De l’énergique Hell on earth à Welcome to damnation et sa rythmique entêtante, en passant par une reprise réussie de Communication breakdown (Led Zeppelin), CJSS domine son sujet. Living in an exhile clôture admirablement une œuvre ou chaque musicien tient sa place avec maitrise et brio.
 
 
La version disponible ici est amputée de la reprise de Led Zeppelin, Communication breakdown.

The Organization

The Organization 1993 The Organization
En 1991, confronté à différents problèmes, Death Angel et sa maison de disques se séparent, juste après la sortie du troisième album. La formation choisit de mettre sa carrière entre parenthèse lorsque Mark Osegueda (chant) quitte le groupe. Les quatre membres restants décident de poursuivre l’aventure sans lui, optant pour le patronyme de The Organization (nom faisant référence à un titre de l’indispensable Act III). Changement de nom, mais surtout, changement de style : du Thrash raffiné et technique on passe à du Metal Alternatif, plus accessible et plus en vogue à ce moment-là. Sans être mauvaise, cette première livraison a du mal à convaincre. Des relents funky par-ci (moins prononcés que chez Infectious Grooves), du Rock par-là, un peu de Thrash, un peu de guitare acoustique et quelques orchestrations, l’ensemble manque d’unité. Malgré certaines fulgurances (Lift, Bringer, Withdrawal), The Organization peinera à séduire les inconditionnels de la première heure.
 

Impact Is Imminent

Curieux parcours que celui d'Exodus. Alors que le cultissime Bonded by blood (1985), lui prédisait un glorieux avenir au panthéon du Thrash, le groupe restera scotché derrière ses plus sérieux adversaires, plombé par d'incessants changements de musiciens. Impact is imminent, sa quatrième production, enregistre le départ de Tom Hunting (membre fondateur), remplacé derrière les fûts par John Tempesta (technicien batterie de Charlie Benante). Cet album est intéressant à plus d'un titre, terminant avec panache une première partie de carrière chaotique. Les futures réalisations seront loin d’atteindre la qualité de cette galette (exception faite de Tempo of the damned en 2004). Sans révolutionner le genre, les titres font mouche avec les entêtants Lunatic parade et Within the walls of chaos. Le disque se clôture sur un intéressant Changing of the guard  et le très énergique et bien nommé Thrash under pressure. Du bon Exodus comme il n’en existera plus avant 2021?

Leadbreaker

Leadbreaker 2020 Leadbreaker
Leadbreaker : formation dont les origines remontent à 2017, à Gävleborg, Suède. Ce pays nous a habitué, depuis la fin des années 90, à sortir des groupes qui restent farouchement attachés à un certain type de Heavy Metal. Cette mouvance, piochant dans le Hard Rock de la fin des seventies et tout ce que le Heavy des eighties compte comme dérivés (Doom, Speed, Thrash, Power…), est aujourd’hui baptisé New Wave Of Traditional Heavy Metal. Le quatuor s’inscrit dans cette lignée, avec tout ce que le style sous-entend comme clichés. Passons sur la pochette, aussi moche que celle de leur compatriote de Torch, et concentrons-nous sur le contenu. Assez varié dans leurs exécutions, les compos déboulent avec savoir-faire, portées par un chant rappelant Geddy Lee (Rush). La première écoute ne laisse pas un souvenir impérissable et pourtant, je me suis laissé séduire, succombant au charme désuet d’une première production juvénilement sympathique.
 

Riot Live

Riot 1989 Riot Live
J’ai découvert Riot sur la compilation Monsters Of Rock, où figuraient également Rainbow, Scorpions, Saxon et d’autres. Pourquoi je vous dis cela ? Tout simplement parce-que Riot Live est de la même teneur que le petit uppercut que j’avais pris en pleine poire, en écoutant Road racin’ sur la compil susnommée, sauf qu’ici c’est l’album complet qui vous met K.O. Sorti en 1989, la captation a pourtant eu lieu en 1980, lors d’un concert à l’Hammersmith Odeon. A cette époque, la formation New Yorkaise est à la croisée des chemins entre Hard Rock et Heavy Metal. Guy Speranza assure le chant aux côtés d’un Mark Reale inspiré, délivrant une prestation bourrée de feeling et d’énergie. Passé aux oubliettes, ce disque mérite vraiment le détour, rivalisant haut la main avec The Eagle Has Landed, Highway Song Live ou Baron Al Rojo Vivo, autres enregistrements en public incontournables du début des eighties.
 

Blitzspeer Live

Blitzspeer 1990 Blitzspeer Live
Blitzspeer nous arrive de New-York. En décidant de sortir un live en guise de première livraison discographique, le groupe opte pour une démarche quelque peu singulière. Phil Caivano (guitares et chant) explique ce choix par sa volonté de mettre en avant l’énergie déployée par le groupe lors de ses prestations scéniques. Il ne se voit pas défendre un album studio qui risque de se noyer dans les méandres de la communication marketing d’une grosse maison de disque comme Sony/Epic. Ce Blitzspeer Live, à la croisée des chemins d’un Hard Rock à la Motörhead et d’un Heavy Metal pêchu, laisse une impression mitigée. Je ne retiendrai que trois compositions du groupe : City boy, qui ouvre le bal de façon énergique, l’oppressant Road machine, et un Sky high again accrocheur (mon préféré). Une reprise de Kick out the jams (MC5) clôture agréablement cet EP de sept titres, ni mauvais, ni transcendant.

Electric

Plantons le décor. 1987: la scène est partagée entre le Speed/Thrash d’un côté et le Glam Metal de l’autre. Le rock dur façon AC/DC ou Motörhead ne fait plus recette, ringardisé par une meute de jeunes loups au look féminisé, cheveux permanentés, maquillés de la tête aux pieds et engoncés dans leur Spandex moule burnes. Entre un Thrash jugé trop agressif pour ses oreilles fragiles et, la musique sirupeuse pour adolescentes prépubères, proposée par les formations de Hair Metal, le hardos n’y trouve pas son compte. Le salut viendra d’un groupe quasi inconnu de la sphère hard : The Cult. Arrivant directement du milieu Rock Gothique, Ian Astbury et Billy Duffy s’adjoignent les services de Rick Rubin (producteur de Slayer). Le résultat : un des meilleurs disques de Hard Rock de la décennie. Morceaux à écouter en priorité : TOUS. A noter une reprise réussie de Born to be wild.
 

Rose Tattoo

Nice Boys
J’ai découvert le groupe Rose Tattoo en 1982 avec le titre Astra Wally. Figurant sur une cassette compilation de plusieurs formations soigneusement sélectionnées par mon oncle, l’électrochoc auditif déclenché par ce morceau fut tel, qu’aujourd’hui je signe mes articles sous ce pseudonyme. Mais revenons à cette galette. Bien plus rageur que les premières productions d’AC/DC, dans un style aux influences à peu près comparables, Angry Anderson et sa bande nous assène en dix banderilles, l’œuvre ultime d’un groupe à la discographie peu fournie. D’une rare violence pour l’époque, Rose Tattoo (le disque) est aussi indispensable pour les adeptes de rock dur, que les plus médiatiques et populaires Machine Head, Toys In The Attic ou Highway To Hell. En 2020, l’album se voit offrir une seconde jeunesse en étant réenregistré sous le titre Outlaws et agrémenté de morceaux supplémentaires. Angry Anderson reste le seul membre survivant ayant participé aux deux versions.